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Université de Bourgogne. Section d'Archéologie. Année 2000-2001. Nicolas TISSERAND L'OUTILLAGE EN FER DU VICUS DE VERTAULT. Volume 1 : texte Mémoire de maîtrise soutenu sous la direction du professeur. G. Sauron et de J.P. Guillaumet directeur de recherche au C.N.R.S. :1 セ i 3i セi i1114 i i セ ᅫiᅬt 00422908 H セ iセ ゥヲャイ ュ ゥセャ O Q セ 6Q O ゥ@ 1 REMERCIEMENTS. Je tiens à remercier M. Gilles Sauron professeur à l'Université de Bourgogne qui m'a accepté en maîtrise et M. Jean Paul Guillaumet directeur de recherches au C.N.R.S. qui m'a suivi et conseillé tout au long de cette année. Qu'ils en soient tous deux remerciés. Je remerci e Martine Jouin qui par son dévouement m'a aidé à comprendre le site de Vertault et m' a toujours fourni très rapidement les informations dont j 'avais besoin. Je remercie l'ensemble elu personne l du Mu sée de Châtill on-sur-Seine et notamment son conservateur M. Coudreau et Patricia Janeux assistante de conservation pour le temps qu' ils rn ' ont accordé. Pour leur participation ac ti ve à l'écl osion de ce mémoire j e remercie chaleureusement Angélique Gadéa, Sébastien Chevrie r, Gérard Batai lle, David Bardel, François Meylan, ma famille, le père Joseph, bi bli othécaire bénévole de la bibliothèque du M usée de l' outil de Troyes et Anika Duvauchelle pour ces conseils et son aide matérielle. Que le Centre Européen Archéologique du Mont Beuvray voie en ce mémoire le résultat des moyens qu ' il met à la dispositi on des chercheurs et étudiants, je remercie donc tout le personnel du centre pour sa gentillesse. Je tiens enfin à remercier tous les a mis et amies, dont la liste est longue qu i m'on t aidé et conseillés; j 'espère qu 'i ls se reconnaîtront. 1 2 SOMMAIRE Remerciements p. 1 Sommaire p.2 Présentation du sit.e p.5 Introdu ction présentation du corpus p.l3 p.13 li mites de l'étude les sources p.13 p.l4 • ÉTUDE DE L'OUTILLAGE A. LES OUTILS POUR LE TRAVAIL DU BOlS p.l8 1. les scies 1. 2. les rabots les haches 3. 4. 5. les herminettes le cochoi r les ciseaux p.l8 p.2 1 p.22 p.24 p.25 p.25 6. 7. 8. les bédanes les gouges les tarières 9. les mèches p.26 p.27 p.27 p.28 ll. LES OUTILS POUR LE TRAVAIL DU CUIR ET DES T EXTILES. p.29 p.29 p. l 8 1. les forces 2. 3. 4. les alênes les emporte-pièce la griffe à frapper 5. 6. les couteaux pour le cuir les peignes C. LES OUTILS POUR LE TRAVAIL DE LA PIERRE ET DE MATERIAUX PLASTIQUES p.32 1. les marteaux p.32 2. 3. 4. 5. 6. 7. 8. 9. les scies les raclettes p.33 p.33 p.34 p.35 p.35 p.36 p.36 p.37 0. LES OUTILS DE L'AGRICULTURE ET DE LA VOIRIE p.37 1. les socs d'araire les coutres p.37 p.38 2. p.29 p.30 p.3 1 p.31 p.32 les ciseaux les gradines les gouges les ripes les truelles les spatules 2 3 les dents de herse les bêches les houes les serfouettes les faux les faucilles les coupes chardon les serpes Il. les serpettes 12. la dame 13. les dents de râteaux p.38 p.39 p.39 p.40 p.40 p.41 p.41 p.41 p.42 p.42 p.43 E. p.44 3. 4. 5. 6. 7. 8. 9. 10. LES OUTILS POUR LE TRAVAIL OU !\l ETAL les marteaux les pinces les ciselets les burins les limes les bouterolles les emboutissoirs les cisailles 9. l'enclume 10. les tranches 11. les compas 12. les pelles p.44 p.45 p.46 p.47 p.48 p.49 p.49 p.50 p.50 p.5 1 p.51 p.51 F. LES OBJETS A FONCTION INDETERMINEE p.5 1 1. les pointes dol abre/hache canne p.51 p.52 1. 2. 3. 4. 5. 6. 7. 8. 2. p.52 LES VIROLES II. CATALOGUE Volume Il III. SYNTHESE p.53 IJ RECONNAISSANCE DES METIERS p.53 A. p.53 p.53 p.54 p.55 p.55 1. 2. 3. 4. METIERS OU BOIS le menuisier le tablettier/marqueteur le tonnelier le bûcheron B. LES METIERS DU CUIR Le cordonnier p.56 p.56 C. 1. 2. 3. p.57 p.57 p.57 p.58 LES METIERS DE LA PIERRE le mosaïste le tailleur de pierre le maçon 3 4 0. LES METIERS OE L'AGRICULTURE p.58 1. l'agriculteur p.58 2. le Vigneron ? p.58 E. LES METIERS OU METAL 1. le forgeron 2. le chaudronnier p.58 p.58 p.59 Ill REPARTITION SPATIALE p.59 Conclusion p.66 Bibliographie p.67 4 5 Cette introduction sur le site reprend l'article sur Vertault publié dans le colloque sur « les agglomérations secondaires de Côte d'Or » (Bénard 1994). SITUATION GÉOGRAPHIQUE ET TOPOGRAPHIQUE Vertault est situé à 30 km au nord-ouest de Châtillon-sur-Seine, à la limite des départements de l'Aube et de l'Yonne. Le site occupe l'extrémité d'un plateau calcaire qui surplombe la vallée de la Laignes. Aucune construction n'est venue perturber les vestiges antiques qui s'étendent sur l' ensemble du plateau, le site ayant été abandonné au IVe siècle au profit de la vallée. Cette agglomération est en limite nord-ouest de la Lingonie, aux confins des territoires Mandubien, Sénon et Tricasse ; elle est à proximité de grands axes routiers comme la voie de Sens à Langres et de Troyes à Alésia. Ces différents éléments font du site un lieu privi légié pour une occupation antique. x cPQーゥエ。ャセウ@ • - de Civitas e N ッ|セャ 0 aオ・イセZG@ ッオセイN。エ G@ Zセャオュイッゥ de Cùte d'Or oヲ 「@ ,.\,ch.x::tl Fig. l. Principaux axes de co mmunicati on entre les agglomérations de Côte d ' Or et de Franche-Comté (d'après Bénard 1994, p. 266, fig . 76). De grandes villas gallo-romaines entourent Vertault dans un rayon de 10 km (Laignes , Nicey, Griselles, ... ), témoignant de l' étroite liaison entre ce centre urbain et l 'occupation rurale périphérique (fig. 2). 5 6 セZ@ - gallo-romaine セ ᄋ@ r,- ( ) Nj セ \@ r 1 o .+. N 1 agglomération bàt1ment • sanctuaire o tour c 0!112 , structure indéterminée -pont -.. voie '*1 parcellaire o enclos 11 cimetière mobilier isolé * 1... ·-rr- / fig. 2. Carte des di fférents vestiges gallo-romains et indéterminés de la vallée de la Laigne (d' après C . Petit 1998). L 'escarpement naturel de la pointe septentrionale du plateau fut utilisé sans doute dès la fin de l' époque laténienne. Ce vicus de 25 hectares était entouré d ' une enceinte de type Murus gallicus. 6 7 / Fig. 3. Vue aérienne du site de Vertault (en bas en gauche) (photo I.G. N. 89) SITUATION GEOLOGIQUE SOURCES Le nom antique de Vertault est connu grâce à une in scription découverte en 1863 dans les thermes [( ... ) V/KAN VERTILLENSIB (.. .)] «Aux habi tants de Vertault» (C.I.L. XIII, 566 1). Le cartulaire de l'abbaye de Molesmes signale Vertault en 1081, sous le nom de Verteoculum, puis au XIIe siècle, sous celui de Vertellum (Ber·thoud et Matrochot 1979, p99). La ville est signalée ensuite en 1651 par le Père Jacques Vignier, recteur du Collège des Jésuites de Dijon, qui dit avoir trouvé « un joli pied en marbre, de nombreuses monnaies (Trajan, Probus) et des objets de la vie quotidienne». 7 8 . Historique des fouilles Vertillum a fait l'objet de nombreuses fouilles, d' abord de 1846 à 1882 par Lucien Coutant sous l' égide de la Commission des Antiquités de Côte-d'Or, pui s par les présidents successifs de la Société Archéologique et H istorique du Châtillonnais, notamment H enry Lorimy, qui y supervisèrent les travaux. Une connaissance minutieuse des travaux effectués est possi ble g râce à un important dépôt d'archives constitué par les j ourna ux de foui lles te nus par les différents contremaîtres qu i ont conduit les recherches et qui relatent leurs constatations en y joignant schémas, plans, dessins et photographies. La qualité de ces données est à nuancer du fait de l'absence à l'époque de réflexion stratigraphique et de vision synthétique des différents quartiers. En 1954 et 198 1, René Joffroy reprend les fouilles sur des parties du Munts gallicus. D e 1984 à 1991 des fouilles et des sondages locaux ainsi que des nettoyages ont été effectués dans le cadre d' une remise en valeur du site par J.M. Mangin et M. Jouin. DESCRIPTION DU SITE L e premier plan général fut dressé tardiveme nt par Jean Delarozicrc dans les années trente. Il a été repris et corrigé en 2000 par M artine Jouin (fig. 4). L'occupation primitive D 'après les fouilles ancie nnes, c'est le nord du plateau qui semble avoir été occupé en premi er. Il révèle non seul ement une concentrati on de structures enteJTées (habitat, fosse, silo , puits) taill ées dans la roche, mais aussi un réseau de rues d 'orientation nord-ouest/sud-est. Des fibules de La Tène Cet D ainsi que des monnaies gauloises ont été trouvées sur l'ensemble du site . L'élément le plu s marquant de cette période est le mum s ga/lieus do nt la construction semble datée par le matériel du milieu du Ier siècle av. J.C. Les études menées sur cette structure présentes ce rempart comme ayant plus une fonction d 'apparat que défensive. Il semble donc qu 'une occupation latènienne soit assurée sur une partie du pl ateau aux enviro ns de la conquête romaine sans pouvoir la dater plus précisément. D' autres structures protohistoriques que nous ne détaillerons pas sont présentes sur le plateau mai s hors de l'enceinte (Bénard 1994). Dans le cadre de notre étude, aucune donnée ne semble indiquer que des objets de notre corpus ーイセ カ ゥ・ ョ ・ ョエ@ de ces structures laténiennes. 8 9 0 0 ÏQ ... c_ a . J' 0 •" : セ@ ᄋセ@ 10 - l) "a v ... • セ@ a \ ---- Fig. 4. Plan général des structures dégagées sur le site de Vertault (d'après M. Jouin, inédit). 9 10 Laville L'urbanisme La ville gallo-romaine a connu deux types d 'organisations: - l' une, de forme assez irrégulière, au nord du platea u, d 'orientation nord-ouest/sud-est, d'inspiration indigène ; - l'autre, beaucoup plus régulière, correspond à une période d'expansion avec réorganisation des quartiers nord et exte nsion au sud autour de grands axes nord-sud et est-ouest. Deux axes orthogonaux principaux sont visibles sur les photos aériennes ainsi que deux entrées, J'une au sud-ouest, J'autre à l' est. Cette réorganisation laisse transparaître une influence de l'urbanisme romain classique. Le point de jo nction entre ces deux états est le centre du plateau qui correspond au centre public La ville présente toutes les constituantes caractéristiques de ce type d' occupation : quartiers commerçants, maisons, boutiques ... . L'habitat de surface se répartit en plusieurs « îlots» cohérents bien délimités par des espaces de circulation se co upant généralement à angle droit. L 'alimentation en eau se fai sait par des puits. Le centre public L 'espace est vierge de toutes constructions. Il est bordé sur sa périphérie par de vastes bâtiments, de boutiques et de portiques. Au sud, une basiliq ue et un temple ont été identifiés. Ils viennent renforcer l'hypothèse de l 'emplacement du forum, émise dès le début des foui lles par L. Coutant. Les thermes De vastes thermes ont livré l'inscriptio n précédemment citée q ui atteste la fonction de vicus du site de Vertault. Ils subirent deux phases principales de travaux qui o nt nécessité la présence de plus ieurs corps de méti ers tant pour la construction que pour la décoration (marbre, mosaïque, enduits peints, statues ... ). Les quartiers et l'habitat. L 'organisation générale de la ville fait actuellement l'objet d' une étude. Certains îlots donnent une large part aux activités commerciales Les fonctions de l'agglomération Artisanat et commerce Ce paragraphe se base sur les conclusio ns dégagées lors de la parution de l' article. 10 11 La métallurgie Les vestiges associés au travail du bronze sont présentés comme nombreux dans les carnets de fouilles (creusets, scories, moules). Plusieurs ateliers ont été identifiés. Le travail du fer semble principalement localisé au nord-est. Les découvertes liées au travail de forge paraissent avoir été importantes au regard des carnets de fouilles qui mentionnent des centaines de kilogrammes de scories et de culots de forges malheureusement disparus. Les calculs publiés dans Bénard montrent qu ' une quinzaine de tonnes de métal ont été nécessaires uniquement pour la construction de l'enceinte, ce qui laisse entrevoir la quantité métal consommée durant toute la durée d 'occupation du site. Le travail de réduction est également attesté dans une fosse extra-muros, à l'est, bien que les vestiges n'aient pas é té conservés. La poterie La découverte de ratés de cuisson et d'une petite molette de bronze dans un petit local permet d 'envisager un atelier de potier. Un courrier du début du siècle signale la décou verte de morceaux d' argile ayant servi de cales entre les céramiques d ' un four de potier. Une étude céramologique (dans le cadre du programme de recherche) est en cours. La tabletterie Le travail de l'os est reconnu sur le site. D 'après les carnets de fouilles, un atelier de tabletterie est attesté dans un sous-sol et plusieurs sont suspectés de par la présence de plaquettes et de déchets de taille Les fonctions administratives Vertault est l' un des rares sites de Côte d 'Or à avoir livré une inscription faisant état de fonctions civiques remplies par des notables. Elle est datée du Ille siècle. L'organisation urbanistique avec son centre monumental, de vastes bâtiments publics et des quartiers dé limités par un système régulier de rues, témoignent du souci qu 'ont eu les autorités de la cité d' aménager une véritable ville à la romaine, même si elle conserve des caractères indigènes bien marqués. Vertault est le seul site de Bourgogne (avec Sens) dont le statut de vicus soit attesté par l'épigraphie : Vikan(i) Vertilliensib(us). Relation avec le monde rural À proximité de Vertault, ce sont des dizaines de fermes et de villas (Griselle, Nicey, Laignes, . .. ) dont certaines très vastes et de type méditerranéen, qui s'organisent dans la campagne proche. Près de Molesme au lieu dit « les Creux » un habitat avec des ateliers de travail du fer est également signalé. Le vicus de Vertault apparaît comme un point central pour la population rurale avoisinante et livre également des indices d 'échanges avec des régions plus lointaines. 11 12 Conclusion La synthèse des travaux anciens et des données actuelles souligne l'importance de cette agglomération secondaire en limite des territoires de plusieurs cités. Ce site est original à plusieurs titres : • c'est un site de hauteur relativement tardif; • son sanctuaire indigène, avec dépôt d'animaux multiples, traduit des pratiques spécifiques et répétées ; • c'est le seul site à infrastructures urbaines sur une aire très vaste ; • il a un caractère rural avec maintien des traditions antérieures tout au long de son histoire, • il présente d ' une part des caractères urbains affirmés traduisant une acculturation précoce moins par ses structures que par son mobilier ; d' autre part une romanisation notable aux 1er et Ile siècles qui se traduit notamment dans son organisation urbanistique, • enfin sa période d'occupation est longue. À l'instar de sites comme le Châtelet (52) et Alésia (21), l'oppidum primitif s'est transformé progressivement en ville gallo-romaine au lieu de s'établir à son pied comme la plupart des sites de hauteur laténiens. La ville romaine a connu une période d'expansion au Ier siècle et ce jusqu'à une phase moins prospère au IIIè siècle. C' est au Haut Moyen Age que le site a été abandonné au profit d ' une installation dans la vallée, phénomène connu sur d' autres sites de même nature. 12 13 INTRODUCTION Présentation du corpus Le sujet de notre étude concerne les outils en fer du site de Vertault (21). Il nous a été proposé par J.P Guillaumet suite à un inventaire du mobilier métallique découvert à Vertault qui s'est déroulé du 2 1 au 28 juin 1998 au musée de Châtillon-sur-Seine. Le si te de Vertault a livré un nombre importan t d'outils gallo-romain dans un état de conservation exceptionnelle (Cailletet 1883), qui sont, dans leur majorité, peu corrodés et donc faci lement reconnai ssables. L'ensemble des pièces référencées à Vertault comme de l'outillage ou composant (virole) donne un chiffre d'environ 300 pièces. Actuellement tous les o utils en fer découverts sur le vicus de Vertillum sont conservés au musée de Châtillonsur-Seine exception faite d'un soc que nous avons retrouvé au Musée archéologique de Dijon. Paradoxalement ce corpus est resté jusqu'à aujourd'hui inédit m algré l'importance et la qualité de la documentation. En effet, les o utils provenant de Vertault ne sont que rarement mentionnés et ce toujours pour un exemple mais jamais en tant q u'ensemble. Au v u de cette étude, il apparaît que le site livre une documentation riche qui le place en première place au même titre que des sites comme Manching en Allemagne (Jacobi1974), Avenches en Suisse (Duvauchelle 1990) et surtout l 'ensemble de la forêt de Compiègne qui est actuellement la référence française pour l'outillage (Champion 1916). L'outillage antique a rareme nt été étudié car il se compose pour une grande part d 'objets e n fer, métal qui est souvent corrodé et re nd les identifications difficiles. Nous avons pris le parti de ne pas étudier certaines catégories d 'obj ets comme les couteaux ou les aiguilles . Les couteaux o nt été étudiés avec les instruments de cuisine dans le cadre d'une maîtrise réalisée e n 1990 par C. Munoz( Munoz 1990) et les aiguilles sont des objets d ifficiles d'identificatio n qui , de plus, n'apportent pas beaucoup d'informations sur 1' artisanat. Limites de l'étude La première limite tient au fait qu'une part non négligeable de l' outillage antique pouvaü être e ntièrement ou partiellement e n bo is e t la perte d' info rmation est très importante. Nous pensons ici à tous les maillets largement attestés par 1' iconographie ou plus simplement à tous les manches d'outils qui ont disparu. E nsuite la plupart des découvertes étant anciennes et aucun inve ntaire n' étant conservé il est impossible de relier les objets de la vie quotidienne à un contexte de découverte précis. La seconde limite est d onc claire, l'étude de ces ou tils ne peut se faire par reconnaissance d 'ensembles clos sur la fouille, spécifiques à une profess ion. 13 14 Le choix possible d'étude du mobilier était a lors soit d'aborder les outils par mo rphologie (Jacobi 1974) soit par matériaux travaillés (Champion 1916, Duvauchelle 1990) ou e nfin par action de l'outil (Guillaumet 1983, Larcelet 1999, Alarcào 1979). L'étude des outi ls par morphologie ne permet pas, à notre avis, de cerner les artisanats de façon efficace. Les deux autres soluti ons présentent chacune des avantages mai s dans le cas de Vertault o ù 1' outillage est nombre ux et sans contexte, 1' étude par action de 1' outil nous a paru inadéquat. Ce système est en effet mieux adapté pour l'étude des ensembles clos. Nou s présentons donc les grandes catégories de matéri aux travaillés reconnaissables au travers de l'outillage de notre corpus: bois, cuir et tex til e, pierre et matières plastiques, agricullure-jardinage-voirie et métal. Ce système n'est bien évidemment pas parfait et oblige à des classements arbi traires de certaines catégories d'outils qui peuvent servir sur plusieurs matériaux co mme les mèches de drille ou les compas. Nous ne me ntionno ns que les types d'outils présents à Vertault en tenant compte que certai ns types qui devaient naturellement être présents sur le site sont pourtant totalement absents. Sauf me ntion contraire, les figures sont de l'aute ur. Les sources Il ex iste trois types de sources: les textes, l'iconographie et le mobilier archéologique. Pour la Gaule, les deux premières ne sont réellement attestées qu 'à partir de la période romaine. Les textes ne sont pas d'un grand recours pour l'étude de l'outillage car ils son t généralemen t très sommaires. Cependant quelques auteurs latins ont me ntionné des noms d'outils (résumés dans Alarcao 1979), ou d'instruments agraires mais plus rarement leur fon ctionnement. L ' intérêt est d'autant plus important lorsque ces outi ls ne sont pas connus au travers des représentations ou du mobilier archéolog ique. L'exe mple le plus fame ux est celui du vallus, cette « moi ssonneuse» ga uloise qui est décrite par Palladius et re présentée sur plusieurs monuments mais dont on ne connaît auc une trace en fou ille. À Vertault, l'Histoire Naturelle de Pline l'ancien est venue confirmer l'identification d'un outil connu pour la première fois en Gaule : la dame. Les représentation s fig urées sont beaucoup plus nombreuses et plus riches pour 1' outillage. L'iconographie romaine, très abondante, se développe principalement sur les monuments funéraires, quelques fresques et quelques monuments publiques (col onne Trajane ... ). Deux types de re présentations d'outils existent: les représentations d'outils sans contexte et les scènes de métier avec des personnages. Dans les deux cas, l'utilité de cette documentation est de premier ordre car cela permet de retrouver des formes d'outils complets avec toutes les parties organiques et peut permettre de les attribuer à un artisan. La base principale pour l'analyse de ces re présentations est le Recueil général des bas-reliefs de la gaule romaine d'E. 14 15 Espérandieu (Espérandieu 1907-1966) qui a recensé tous les monuments figuratifs connus en Gaule. D eux autres auteurs se sont intéressés aux scènes de métiers plus particulièrement, H. Gummerus (Gummerus 1913) et M. Reddé (Reddé 1978). Bien que d'époque plus tardive, il ne faut pas négliger les enluminures médiévales qu i offrent également un riche répertoire d'outillage au travers de scène de vie quotidienne. La dernière source, de loin la plus riche, est le mobilier archéologique et les études qui en ont été faites depuis plu s d'un siècle maintenant. La documentation accessible au chercheur ou à l' étudi ant qui s' intéresse aux outils des périodes anciennes offre un curieux paradoxe: elle peut paraître importante d'un point de vue quantitatif, les mentions de découvertes d'outillage étant nombreuses, mais elle est en fait très restreinte car les études exploitables sont assez rares. Nous n'entendons pas par là que ses études ont été mal conduites mais plutôt qu'elles reflètent la manière de penser de l'époque. Ce paragraphe a pour but de dresser un tableau rapide des ouvrages les plus utilisés dans le domaine de 1' outillage archéologique. Nous avons pu au cours de nos différentes lectures et discussions distinguer de façon informelle, quatre grandes périodes sur une centaine d'années. Première période : Parmi les premiers ouvrages archéologiques à diffusio n large est l'étude de Vouga (Vouga 1923) sur le site de La Tène. On constate qu'il n'y a aucune étude et description du mobilier en fer. Les planches proposent un mélange de mobilier de différentes époques. Les objets n'ont aucun rapport entre eux et sont disposés de sorte à remplir les planches au maximum. Il n'y a aucun commentaire, uniquement la légende des planches. De façon générale, le mobilier est détaché de tout contexte et de toute réflexion chronologique. C'est la période des monographies de sites. D'autres ouvrages sont semblables comme les études de Bulliot (Bulliot 1899) sur le Mont Beuvray ou celle de Pic (Pic 1906) sur Stradonitsz. On pourrait qualifier cette période de "monographiste". Seconde période : La deuxième période est caractérisée par une approche radicaleme nt différente de l'outillage. Le premier exemple est celui de l'étude des outil s en fer du musée de S aint-Germain (Champion 1916) publiée dans la revue archéologique de 19 16. Salomon Reinach, alors conservateur, décide de confier l'étude non pas à un archéologue mais à M. Champion alors directeur des ateliers du musée. Il propose un classement des outils en fonction de la matière travaillée, et pour la première fois restitue les manches di sparus. Cependant à l' opposé de la période précédente, les dessins de Champion s'apparentent plus à des croquis qu'à de réels dessins archéologiques. Cette étude, encore très utilisée, est une nomenclature dense, détachée de toute réflexion archéologique. 15 16 Dans une démarche similaire, on peut noter les études de Frémont (Frémont 1913, et autres années) qui est également un technicien pur. Il étudie différents types d 'outils avec une approche évolutionniste. Ces études sont util es pour nous permettre de comprendre l'apparition et la technicité de certains outils comme la scie pour ne citer qu'un exemple. Un dernier ouvrage beaucoup plus tardif m ais dans le même esprit est la Quincaillerie antique réalisée par B. Hoffmann (Hoffmann 1979). Cette étude présente et mélange dix siècles d' outils découverts dans plusieurs pays. Les outi ls sont classés selon leur forme générale et les planches sont densément remplies par des «croquis» . 11 n'y à aucun texte uniquement une légende succincte pour chaque objet. Ce recueil est inspiré directement du catalogue de Champion. La période est donc caractérisée par une vision techniqu e ou compilatrice sans rée l raisonnement archéologique, mai s qui marque le premier intérêt pour 1' outill age antique. Troisième période : Cette période se développe surtout à partir des années 70. On assiste à un re tour des monographi es de site, mais ces é tudes ne concernen t plus qu'une facette du site (les découvertes en m étal, un type d'obj et). La dé marche est archéologique et les outils sont étudi és de façon individuelle. Les précurseurs de ce type d'étude sont les Allemands avec les g randes séries comme les M anching. L 'ouvrage le pl us cité est l'étude de G. J acobi sur l'oppidum de Manching (Jacobi 1974) qui recense une importante collection, mais sans indication chronologique. De plus Jacobi présente tous ces objets par regroupement de forme , sans réflexion quant à leurs caractéri stiques propres pouvant indiquer le ur fonction. Dans le même esprit, on peut citer l'étude d'Hübe ner sur Ausburg (Hübener 1973). Ces ouvrages sont principalement utilisés pour des parallèles et des analogies de formes. Quatrième période : Une nouveauté est apportée par Manning dans son étude des outils du British Muséum (Manning 1985). Celui -ci étudie en effet chaque objet de manière détaillée e t selon le matériau travaillé et propose de plus des typologies entre des outils ayant la même fonctio n. Cependant cette étude est réalisée sur les objets provenant de lie ux divers et de chronologies différentes. Deux autres auteurs importants, pourtant moins utilisés, sont M .Pietsch et W . Gaitzch qui ont mené différentes é tudes sur l 'outillage en commençant réellement à s' interroger sur les métiers qui peuvent en découler. 16 17 La dernière étude en date est celle de A. Duvauchelle (Duvauchelle 1990) portant sur les outils du musée d' Avenche (Suisse). Elle aère et organise les planches et mélange une vision archéologique et technique. Les outils sont présentés par matériaux travaillés. Pour conclure ce bref aperçu des grands ouvrages utilisés pour l'étude de l 'outillage, il convient de men tio nner l' ouvrage le plus complet actuellement disponible qu'est l'Encyclopédie (Dider·ot et d'Alembert 1751-1772). Cet ouvrage qui n'a aucune vocation archéologique, propose des descriptions par métiers ce qui semble le but à atteindre dans les études à venir sur l'outillage. Cela n'est malheureusement possible que sur les objets découverts en ensemble clos. Comme nous l'avons précisé au début, la documentation archéologique dans ce domaine ne se limite pas à cette dizaine d'ouvrages. Ceux-ci constituent les grandes références qui ne sont d' ailleurs pas toujours les plus utiles. Il existe de nombreux articles qui offren t des mines d'info1mations mais pour quelques outils et non de gros corpus. 17 18 1. ÉTUDE DE L'OUTILLAGE. A. LES OUTILS POUR LE TRAVAIL DU BOIS. 1 LES SCIES (n ° 1 à 24) La reconnaissance des lames de scie est souvent rendue difficile par l'état de conservation des objets archéologiques. En effet si les dents ne sont pas visibles ou ont disparu rien ne permet généralement de distinguer une lame de scie d' une lame classique ou d'une tôle. Le site de Vertault a li vré bon nombre d'obj ets à peine corrodés et la détermination en a donc été facilitée. Nous avons dénombré 21 lames ou fragments de scie dont 16 adaptées au travail du bois grâce à la forme de leurs dents. Les au tres lames seront traitées dans les paragraphes suivants. La scie permet de sectionner une pièce par l'action des dents. Celles-ci dégagent une rainu re qui permet à la lame d'avancer. Les den ts ont des inclinaisons et des 1 VV'VV 3 W\MMN formes différentes qui s 'inscrivent généralemen t dans un triangle (fig. 5. 1 : isocèle, 2 : équilatéral ou 3 : scalène). Les dents ne sont pas linéaires mais généralement orientées alternativement à gauche Fig. 5. Schéma des et à droite afin de dégager plus aisément les copeaux et la sciure ; dents de scies. on appelle cela la voie des dents. On parle également de pas, ce 2VVV\/ terme désignant l'espace entre deux dents. Suivant leur épaisseur on parlera de dents fines (plutôt pour les scies à métaux), m i-fine (dentition classique des dents de menuiserie), et grossière (dents des scies à refendre). Les scies à bois Comme les dents, la forme générale de la scie est différe nte selon le bois à scier, dur ou tendre, sec ou vert, dans le sens du fi l ou en travers.R. Bermpohl (Bermpohl 1984) dans son ouvrage sur la technologie du bois distingue deux grandes catégories de scies à bois : les scies à monture et les scies à poignée. 1.1 Les scies à montures (n° 1, 2, 19) L'iconographie antiqu e de ce type de scies est riche et fournit de nombreux exemples notamment au travers des monuments funéraires. La monture permet de donner à la lame une meilleure rigidité et une meilleure maniabilité. La scie n° 1 semble correspondre à une lame de scie à refendre (fig. 6). Elle sert à débiter du bois de fil, les dents Fig. 6. Bermphol 1984, p 200. sont grosses pour permettre une forte attaque. 18 19 La lame n° 2 se rapproche plus d ' une scie à tenon s qui co mme son nom l' indique sert à exécuter des tenons. Les dents sont plus fines que sur la scie à refendre et leurs pas est plus étroit. La pièce n° 19 est une scie à araser employée surtout pour découper des tenons, des onglets et pour fa ire des coupes fines en travers des fibres. 1.2 Les scies à poignée Ce type de scie est utilisé lorsque les scies à montures ne peuvent être employées à cause de leur dimension. La scie à dos. (n° 3,4,5) Cette scie a la même fonction que 1' égoï ne mais le dos est renforcé et parallèle à la lame (fig.7). Ces scies ont des dents droites ou aiguës. Les trois exemplaires de Vertault Fig. 7. Bermphol 1984, p 201. que nou s avons placés dans cette catégorie ne présentent pas de renforcement mais le dos et la lame sont plus ou moins parallèles et leur forme générale les rapproche plus de ce type. Scie égoïne. (n° 6,7,8,9,10) C'est une lame montée d irectement sur une poignée (fig . 8). Elle est surtout utili sée pour découper des panneaux. La lame est assez épaisse pour ne pas se déformer pendant le sciage. Fig. 8. Bermphol1 984, p 201. Scie à guichet. (n° 11) Cette scie est utilisée pour découper ou agrandir des trous (fig. 9) ; le n° 11 se rapproche morphologiquement de ce Fig. 9. Bermphol1 984, p 201. type, bien que la taille des dents ne semble pas des plus adaptée. Elle pourrait également se rapprocher d'un type de scie utilisée actuellement dans le j ardinage pour scier des branches de petit diamètre et peu accessible avec une scie à lame large. Scie à parquet. (n° 12,13) La scie à parquet est une scie courte à poigné sur le dos (fig.10). L 'assemblage de la lame et de la poignée est réalisé par emboîtement, assuré par plusieurs rivets. Elle sert pour des travaux de rainurage et de finition. Deux pièces empruntent ce Fig. 10. Bermphol 1984, p 201 . système de poignée. L a scie no 12 est d ' un module encore utilisé actuellement car la superposition de cette pièce avec le dessin de Bermpohl, en conservant les proportions, place les 19 20 trous de rivet exactement au même endroit (fig. 3 1). Scie à placage. (n ° 15) La scie à placage est surto ut utilisée pour des travaux fins s ' apparentant à la marqueterie. Elle possède une Fig. 11. Bermphol 1984, p 201. rangée de dents sur chaque côté (fig. 11). Les dents sont généralement isocèles et 1' a voyage est inexistant vu la minceur des placages. Le morceau de scie n° 15 regroupe toutes ces caractéristiques. Tous les exemplaires de scie à bois reconnus à Vertault correspondent aux différents types de scies que nou s venons d'énumérer. Nous nou s sommes basé pour la reconnaissance de ces scies sur les ouvrages archéologiq ues mais surtout sur un manuel scolaire de menuiserie (Bermpohl 1984). Il est très intéressant de noter que tous les types de scies qu i son t présentés dans ce manuel sont déjà présentes à Vertault. Il y a également une intéressante collection de scies (n° 20 à 24) que nou s identifions comme de petites scies à bois mru s pour des travaux plus fins, de précision. Les deux premiers exemplaires sont assez similaires ; ils ont tous les deux un dos courbe et un tranchant droit, une série de petites dents aiguës sans voie. Le n° 20 est à soie alors que le no 2 1 est terminé par un crochet. La scie n° 22 est assez proche des deux précédentes mais de dimension plus réduite et avec un tranchant courbe. Les de nts sont petites et sans voie. Elle est également pourvue d'un crochet. La scie no 23 pose plus de problèmes: ses dimensions sont proches de la n° 22 mais ses dents sont très larges et sans voie. Leur forme est normale pour une scie égoïne mais e n aucun cas avec une telle largeur et sans voie. Le nombre réduit de dents (moins d'une vingtaine) soulève un autre point d'interTogation ; enfin nous n' expliquons pas non plus la terminaison en pointe de cet outi l. Cet obj et illu stre bien le paradoxe de l 'outillage où d'un coté nou s pouvons reconnaître dans cet objet une scie m ais de l'autre nou s ne percevons pas sa fonctionnalité ni les subtilités de sa forme. L'exemplaire n° 24 est soit une petite scie à dents, soit un couteau à dents. La forme des dents ainsi que la petite embase en bronze nous conduit à voir dans cet objet un peti t couteau bien que le mo dèle soit rare voir inexistant. Le seul parallèle que nous pouvons proposer pour une scie est le couteau-scie des bouchers qui sert à couper certains os liants des pièces de viandes. Toutes ces scies nous font penser à des instruments de précision que l 'on manipule de deux doigts. Elles peuvent être utilisées dans des endroits difficiles d 'accès. elles ne sont en aucun cas des outil s de travail intensif comme peuvent l' être les autres modèles de scies que nous avons présentées. Il est intéressant de constater la diversité des scies découvertes sur le site. Nous n'avons pas intégré à l' étude les fragments de lame pour lesquelles nous suspections des scies, mais que l'absence de dents visibles nous empêche d'affirmer. 20 21 2 LES RABOTS. (n° 25 à 28) Le rabot est le symbole du menuisier. Il est traditi onnellemen t considéré comme une importation romaine. W. Gaitzsch a publié dans un article (Gaitzsch 1981) différents types de représentations figurant un rabot, l ' iconographie de cet outil est multiple (monnaie, stèle, peinture, .. . ) malgré le peu d 'exemplaires reconnus en fo uille. W ; Gaitzsch présente différents types de rabots dont certains sont partiellement ou entièrement en fer. Le rabot sert à enlever les inégalités d'une surface de bois, à faire des moulures et des rainures. Il est composé de plusieurs pi èces (fi g. 12) don t les principales sont le fer qui est la partie travaillante et le fût qui reçoit le fer et le maintient stable pendant le travail à 1' aide d 'un coin. Ce dernier est généralement en bois e t à donc presq ue toujours disparu . Le fer était réglé en fonction de 1' épaisseur du copeau désiré. Cet outil peut porter différents noms qui varient Fig. 12. Duvauchelle 1990, p 25 selon la forme du fer et la taille du fût, on parlera le plus communément de rabot, de varlope, de gui llaume et de bouvet. A Vertault nous pensons pouvoir reconnaître quatre fers de rabot dont deux de guillaume. L'objet n° 25 malgré une forme inhabituelle peut s'apparenter à un fer de rabot large ou d'une varlope ; la languette supérieure faciliterait alors 1'enfoncement ou l'enlèvement du fer et les deux œ illets pourraient correspondre à un aménagement particulier du fût. Nous n' avons pas trouvé de comparaison pour ce dernier. Le n° 26 correspond à un type classique de lame. Tê te écrasée, corps plat, tranchant à un biseau . Le fer 11°27 est caractéristique d ' un guillaume (ici dit à élégir). Le guill aume est un petit rabot qui ne possède pas de joue et donc le fer est de la largeur du fû t. Les copeaux sont éliminés latéralement. Le guillaume est principalement utili sé pour creuser les feuillures. La forme du fer et celle de la tige peuvent laisser penser que ce fer était destiné à achever ou à élargir les rainures. Les comparaisons sont limitées, mais un exemplaire identique présenté dans Pietsch (Pietsch 1978, n° 369) a été découvert sur le site de Zugmantel. Le fer n° 28 a un taillant bien particulier qui n'est pas destiné à apl anir mais à moulurer une surface. On parle dans ce dernier cas de fer de bouvet. Le bouvet présente un fer qui est le négatif de la moulure à tailler. La forme obtenue es t assez simple e t a perduré jusqu' à 21 22 récemment puisqu 'on la retrouve dans Je catalogue Goldenberg (Goldenberg 1927, p. 2 17), sous le nom de doucine ordinaire. 3 LES HACHES. (n o 29 à 43) La hache est un outi l polyvalent, tantôt outil des arti sans du bois, tantôt arme, parfois instrument du boucher. Nous traiterons dans ce paragraphe toutes les haches en considérant qu'elles ont été utilisées pour le travail du bois. La hache ne sert pas seulement à fendre le bois et donc sa forme peut varier selon J' utilisation que l' on en fait: hache d'abattage, hache à dresser, hache à bûcher, etc .... nous ne nous étendrons pas sur les différentes fonctions de cet outil qui sont très bien présentées par D. Boucard dans son ouvrage consacré aux haches (Boucard 1998). A l'époque romaine il existe deux grands types de haches: les haches à douille et les haches à œil. Les premières apparaissent dès l'âge du Bronze, alors que l'œil est une innovati on méditerranéenne. Le site de Vertault a livré huit haches à œil, deux à d ouille, deux hachettes à œil et deux fragments. Nous proposons de dresser une typologie (fig. 13) bien que seul le type 1 soit représenté par plusieurs exemplaires. • Type 1. Il regroupe quatre haches (n° 29 à 32) qui se caractérisent par une courte nuque, un œil circulaire et des flancs inférieurs et supérieurs courbes. La taille des exemplaires retenus n'est pas uniforme et varie sur la longueur et la largeur. • Type 2. Un seul exemplaire (n° 33) compose ce ty pe; c'est une hache très massive (3100 g) qui s' inscrit parfaitement dans un rectang le. La nuque est large, J'œil ovale et le tranchant courbe. • Type 3. Les haches de ce type ont une nuque droite beaucoup plus courte que le tranchant qui est courbe. La principale caractéristique réside dans la forme du flan inférieur qui est très concave. Nous faisons une distinction dans le type 3. La hache n° 34 qui représente le type 3.a, a son œil bordé par deux œillets dans la partie inférieure. De ces renflements, le flanc forme un demi-cercle qui ferme avant d'arriver au tranchant. La hache 3.b (n° 35) a un flanc concave moins prononcé que le 3.a mais qui démarre de la nuque et finit au tranchant. Ces deux haches se rapprochent des haches à bûcher utilisées par le sabotier ; l' élément capital pour confirmer cette hypothèse réside dans le manche qui doit être désaxé et non dans le prolongement de la lame. Nous ne pouvons donc pas confirmer cette hypothèse. • Type 4. La hache qui définit ce type n'est pas entière, sa nuque et une moitié d'œil ont disparu. La partie conservée de l'œi l nous montre que celui-ci était bordé de quatre 22 23 œillets. La lame a une forme symétrique des deux cotés des flancs et s'évase pour former un tranchant droit. Ce type de hache peut être utilisé pour équarrir ou écorcer les arbres. [ Pセ@ 1 type 1 type 2 type 3.a type 3.b type 4 セ@ o-8] type 5.a セ@ 1 セ@ type 5.b Fig. 13. Typologie des haches de Vertault. type 5. Il est constitué deux haches à douille (n° 37 et 38). Nous avons séparé les deux haches à douille en deux sous-types car leur morphologie est différente. Le type S.a est une hache à douille carrée et au tranchant large et courbe (n° 37). La douille • est formée par repliage des ailerons. Cette lame est assez proche d'une lame que nous présentons dans le paragraphe des herminettes. Le profil de l'exemplaire 37 s' inscrit parfaitement dans un trian gle isocèle ce qui permet de reconnaître une hache. L'emmanchement carré semble être plus une influence gauloise que romaine et l'on peut s' interroger sur la datation de cette hache sans contexte. 23 24 Le ty pe 5.b caractérise une petite hache pour laquelle il convie nt plutôt d ' utiliser le terme de hachette. La douille o uverte est formée par simple repliage des ailerons . La lame est courte et nous nous inten ogeons sur la possibilité de voir dans cet obj et un ciseau à douille. Les de ux derniers o bje ts que nous classons dans la catégorie des haches posent plus de problème d'identifi cation. L'objet n° 39 pounait être une petite hache mais son tranchant bien qu'en partie disparu ne semble pas être celui d ' une hache. Nous cl assons cet outil dans la catégorie des haches de façon arbitraire. Le second objet (n° 40 ) semble être un hybride entre la nuque bombée d'u n marteau et le tranchant mince d ' une hachette . Le tranchant a également partielleme nt disparu. Pour ces deux objets nous n'avons pas trouvé d ' hypothèse quant à leur fonction. Les n° 40, 41 et 42 sont respectiveme nt un fragment de lame et de ux morceaux de nuque que nous rattachons à des haches. 3 LES HERMINETTES ou A SCIA. (no 44 à 46) L ' herminette est un o util po lyvalent et dont les re présentations antiques sont de loin les plus nombreuses. Son principe de foncti onnemen l n'a pas changé depuis la préhistoire. C'est une sorte de hachette d ont le tranchant est perpend iculaire au manche. Elle est surtout adaptée pour dresser ou creuser une surface. C'est un outil très répand u et dont o n ne connaît paradoxalement qu' un seul exemplaire à Vertault. L 'angle entre le manche et le tranchant est largeme nt ouvert. E lle semble plus adaptée pour creuser des surfaces dans une pièce de bois. La table qui est écrasée prouve que l'outil fut uti lisé pour taper sur des matériaux du rs. L ' herminette n° 44 de Vertault (fig. 14)sans être radicalement différente ne trouve pas de réel parallèle dans les typologies [ 1 1 0 ,-,1 '( o-ul- 1 de Pietsch (Pietsch 1983) et d 'A. Duvauchelle (Duvauchelle Il J 1990 ), elle est un mé lange e ntre les formes 1 pou r la 1 1 morphologie générale et 2 (fi g. 15) pour l'angle d 'attaque. Nous avons classé cet o util dans Je travail du bois, mais il faut sig naler que les herminettes furent parfois utili sées pour travailler la pien e. F ig. 15. Herminettes d' A venches. Du vauchelle 1990, p 2 1. Fig. 14. Herminette de Vertault. 24 25 Nous avons également classé dans cette catégorie deux autres outils. Nous identifions le n° 45 comme une herminette en ce basant sur la forme de la lame par rapport à la doui lle. Ce modèle est d'ailleurs bien connu pour la période précédente de La Tène et il est regrettable de ne pas pouvoir 1' associer à un contexte précis de découverte. Donc si nous ne doutons pas de son identification nous sommes plus circonspect quant à sa datation. La lame n° 46 est une lame d'herminette mais la disparition de son emmanchement ne nous permet pas de donner plus de précisions. 4 LE COCHOIR. (n° 47) L'identification de cet outil est incertaine. Nous avions d'abord pensé à un paroir de sabotier du fait de sa forme générale et de l'extrémité cassée qui s'élarg it comme sur la lame du paroir. Cependant la masse de l'objet et sa section nous condui sent à rechercher d'autres comparaisons. D. Boucard présente plusieurs variantes d 'un outil nommé cochoir « .. . , outil à faire des « coches » à entailler ou à encocher les deux extrémités des cercles de tonneaux, de façon à pouvoir lier ceux-ci très solidement avec des brins d'osiers» (Boucard 1998). L'objet no 47 イ セァイッオー・@ plusieurs caractéristiques de cet outil : une lame dans le prolongement du manche et un tranchant massif à deux bi seaux . Nous ne cherchons pas par cette interprétation à faire remonter 1'origine du cochoir à la période romaine mais surtout à donner un nom à notre outil en s'attachant à des comparaisons pertinentes. 5 LES CISEAUX. (no 48 à 55) Les ciseaux à bois sont généralement caractérisés par un tranchant à un seul biseau. Ce critère a d'ailleurs été discriminant pour la séparation des ciseaux à bois et de ceux employés pour d'autres matériaux. Les ciseaux à bois peuvent être à soie, à douille, massif. Nous distinguons quatre groupes de ciseaux droits (fig. 16). Type 1 : les ciseaux à soie. Nous avons retenu qu'un ciseau (n° 48) appartenant à ce type. Ce ciseau a un tranchant à un biseau suivi d'un corps qui s'élargit vers la soie. U n épaulement sépare le corps d'une courte soie. Type 2 : les ciseaux à douille. Ces ciseaux se caractérisent par un emmanchement à douille suivi d'un long corps. Nous regroupons trois ciseaux dans cette catégorie. Les n° 49 et 50 o nt tous deux une d ouille circulaire. Dans le cas du no 49 la douille est de même largeur que le corps et le tranchant, et 1'objet semble n'avo ir jamais servi. Le n° 5 1 se distingue des deux autres par une douille rectangulaire qui fait suite à un corps fin que l'on pourrait presque qualifier de tige. Le tranchant a disparu. 25 26 -o -0 -U type 1 type 2 type 3 -u 1w • • ,_1 type 4 Fig. 16. Typologie des ciseaux à bois. Type 3 : ciseaux massifs. Ces ciseaux ont une tête et un corps m assif. L'exemplaire n° 52 appartient à cette catégorie. Sa tête massive écrasée et son poids sont deux éléments qui indiquent qu'il a dût être utilisé de manière intensive sur des bois durs. Le corps est droit et de même largeur que le tranchant. L'exemplaire n° 53 est assez proche des ciseaux à pierres mais il présente un biseau caractéristique du travail du bois. Type 4: ciseaux massifs à tranchant étroit. Ce quatrième type regroupe deux ciseaux (n° 54 et 55) qui ont une tête massive écrasée suivie d'un corps de même largeur qui s'affine ensuite pour former une tige légèrement plus épaisse que large. Ce dernier élément est un signe distinctif des ciseaux bédanes. M Pietch (Pietsch 1983, taf. 8, n° 138 et 139) publie des ciseaux identiques qui sont bien des bédanes mais 1'absence de tranchant nous a conduit à la prudence. 6 LES BEDANES. (n° 56 à 59) Le bédane est un ciseau à bois gui se caractérise par un tranchant plus épais gue large, à un biseau. Il sert à débourrer les mortaises gui sont des trous de formes rectangulaires dans lesquels viennent s'encastrer les tenons. Nous avons distingué trois bédanes, tous à douille. Deux de ces bédanes sont exactement identiques et ne diffèrent que par leur tai lle. Le n° 57 est exactement le demi-module du n° 56 pour la largeur et l'épaisseur. Ces deux ciseaux ont également leur tête légèrement écrasée. Dans les deux cas le tranchant est légèrement plus large que le corps et on parle alors de tranchant à joues. Le troisième bédane (n° 58) à une douille très ouverte, recourbée vers l'extérieur, qui présente de nettes traces de martelage. Cet aménagement correspond peut-être à un système de protection de la main comme on en connaît encore aujourd'hui pour les ciseaux sur lesquels on doit frapper fort. 26 27 Nous pensons pouvoir reconnaître dans les différents ciseaux un fermoir (n° 59). Ce type de ciseau recoupe la fonction du bédane mais des mortaises moins profondes. L'objet est à soie suivi d ' un corps plus épais que large dans sa partie médiane et d'un tranchant droit mais au profil courbe. 7 LES GOUGES. (no 60 à 66) La gouge est un o util servant à ébaucher ou à creuser des entailles 0 ·0 courbes dans un matériau. Elle est composée d'un tranchant plus ou moins arrondi suivi d'une gorge ou gouttière qui sert à évacuer les copeaux. Elle peut être mi-plate, demi-ronde, etc ... J.P. Guillaumet (renseignement J.P. Guillaumet) no us a fait remarquer une différence quant à la morphologie de la gorge (fig.l7). D ans un premier cas, la Fig. 17. gorge est plus large au tranchant et va en s'amincissant et dans l' autre, elle est étroite au tranchant et s' élargit vers la tige. Dans les exemples du site , elles peuvent avoir un manche ou tige massive ou un emmanchement à douille. Il y a sept gouges conservées à Vertault que nous subdivisons en trois groupes. Le premier type regroupe trois petites gouges à la tête et au corps massif (n° 60, 6 1 et 62). Le deuxième type concerne deux gouges à douille ; une au tranchant large et gorge courte (n° 63) et l 'autre au tranchant court mais à la gorge très longue (n°64). Le troisième type se distingue par la morphologie de la gorge. Comme nous l'avons fait remarquer précédemment des gouges se caractérisent par une gorge étroite qui s'élargi t vers la tête. Ces deux gouges (n° 65 et 66) qui constituent ce groupe ont également une tête et un corps massif. 8 LES TARIERES. (n° 67 à 73) La tarière est un outil destiné à percer des trous circulaires souvent pour les chevilles. Elle se compose d' un manche en bois dans lequel est fi xée perpendiculairement une tige en fer plus ou moins longue terminée en vrille (plus rare à l' époque romaine) ou en cuillère. C'est un outil que l'on manie à deux mains en opérant une rotation continue du manche. Ces o utils sont utilisés pour percer le bois. W. H. Manning a dressé une typologie basée sur la forme de l'extrémité dans laquelle il distingue trois types (Manning 1985, fig. 5 p. 26). Les fers de tarières regroupent plusieurs caractéristiques : • la partie emmanchée ou méplat a la forme d'un triangle plat ce qui permet de caler au mieux le fer dans le manche afin d'éviter toute cassure lo rs de l' utilisation. • une long ue tige sépare le méplat de la partie active. Cette tige peut avoir une section carrée, aux angles chanfreinés, ronde, . . .. Po ur les tarières à cuillère, celles-ci présentent touj ours une dissymétrie de ses cotés , qui s'explique par le fait qu'elles doivent pénétrer dans le bois en enlevant de la matière. 27 28 Vertault a livré trois tarières à cuillère (n° 67 à 69), une cuillère seule (n° 70), deux tarières à élargir (n°7 1 et 72) et une d'un type partic ulier (n° 73). Le n° 68 a une cuillère qui est perpendiculaire à l'emmanchement. De ux outi ls que nous nommons tarières de par leur système d'emmanchement semblent être des tarières à élargir. Le système n' est pas courant ou du moins, il n'est pas reconnu dans l'outillage antique mais des artisans nous ont confirmé qu' ils avaient employé ce système. Ils servent à élargir des trous déj à faits. Le n° 72 n'est pas complet mais sa forme générale le rapproche du n° 71 qui est entier. Ce dernier se caractérise par une extrémité plate. Le dernier exemplaire (n° 73) est un type particulier que nous pensons pouvoir considérer comme une sorte de croiseme nt en tre une tarière à cuillère e t une tarière à élargir. Nous pensons également que cet objet était pourvu d'un court manche que l' on manipul ait à une ma m. Le site n'a pas livré de grandes tarières dites de charron qui peuvent dépasser 50 cm et qui sont attestées à l' époque romai ne (Pietch 1973, n°326 p1.14). 9 LES MECHES. (no 74 à 78) Les mèches, qui servent à percer, peuvent être employées sur tous les types de matériaux et c'est donc de façon plus ou m oins arbitraire que nous les pl açons dans le travail du Fig. 18. Manning 1985, pl. I, détail. bois. Le terme de mèche distingue ici le sys tè m e d'emmanchement qui consiste en une soie pyramidale de section carrée. Ces mèches fonctionnent avec un drille qui est l'ancêtre du vi lebreq uin. La mèche est e ncastrée dans un châssis en bois actionné par un archet (fig. 18). À Vertault de ux des mèches sont à c uillères et trois à pointes. La pre mière mèche (n° 74) à une cuillère très pointue, quant à la seconde(n ° 75), l'emmanchement n 'est pas pyramidal mais plutôt re nfl é et la cuillère cassée. Les mèches n° 76 et n° 77 ont une extrémité pointue pour laquelle no us reprenons le terme de W. H. Manning de« pointe en diamant » (Manning 1985, fig. 5, p. 26). La derni ère mèche (n° 78) est différente de par son système d' emmanchement qui est pl at mais également de par son extrémité qui est constituée par trois petites pointes. Après différentes recherches nous avons pu constater que 1' empreinte laissée par cet outil est similaire à celle que nous trouvons sur les jetons en os par exemple. 28 29 B. OUTILS POUR LETRA VAIL DU CUIR ET DES TEXTILES 1 LES FORCES. (n° 79 à 101) Les forces sont des ciseaux à ressort qui utilisent le principe de 1' auto-affutage. La force est formée d'une seule lame courbe faisant ressort dont les extrémités sont aplaties et aiguisées à l 'intérieur. C'est un objet polyvalent, au même titre que les couteaux, qui peut avoir aussi bien une fonction domestique qu'artisanale. Suivant leur taille elles servent à se raser, à couper, à tondre, etc . . .. Elles sont connues dès l'âge du Fer et ont perduré jusqu'au XXe siècle. La force romaine est caractérisée par un ressort en oméga ou en U bien que ce dernier dans nos régions soit plus caractéristique de La Tène. W. H. Manning et A.Duvauchelle proposent de retenir pour une typologie, uniquement la longueur de l'objet. Pour notre part il ne semble pas nécessa ire de c lasser les forces dans un groupe ou l'autre car cela n'apporte pas d'éclaircissement sur leur fonction. En effet tout artisan et même particulier devait posséder des forces de différentes tailles. Seules les très grandes de plus de 40 cm, absentent à Vertault témoignent d'une activité artisanale. Vertault a li vré 22 exemplaires de forces dont 12 ont une longueur approximative qui s'échelonne de 33 à 20 cm. Au-dessus de 20 cm, il semble que les forces n' aient plus comme fonction possible la toilette même si quelques découvertes en contexte funéraire font exceptions. Sur cette vingtaine de forces, deux seulement sont entières. Il est intéressant de noter que la lame de force n° 80 a fa it l'obj et d'un aménagement particulier, des dents grossières ont en effet été taillées dans la lame. Elles sont trop grosses pour penser à une réutilisation en tant que scie. Nous pensons que ces dents ont pu êtres faites pour désépaissir et non couper net. Les forces ont été placées en tête de ce paragraphe de façon arbitraire car elle peuvent, comme nous l'avons dit, servir dans l' élevage et même selon le Larousse de 1906 à découper de la tôle. 2 LES ALENES. (n° 102 à 115) L'alêne est un mélange entre une aiguille et un poinçon. Elle sert en effet à percer les cuirs durs pour préparer des points de couture. Elle est donc nécessairement terminée par une pointe. Comme le souligne A. Duvauchelle (Duvauchelle 1990, p 38) le terme d 'alêne est parfois utilisé à outrance ou à l'opposé complètement absent au profit du mot poinçon. Nous ne reprenons pas la typologie de Manning (Manning 1985) car celle-ci nous paraît trop large (le type 1 semble être un aiguisoir et le 5 un chandelier). Nous n' avons retenu comme 29 30 alêne que celles dont no us avions la pointe, ce qui no us donne un total de 14 alênes que nous subd ivisons en quatre g roupes (fig. 19). Le type l a, a une tête pointue et un corps large qui s'affi ne Mセ M P@ 0 - régulièrement vers la pointe. Il correspond a u type 3a de M anning. D eux alênes de V ertault ont été classées dans cette catégorie (n° 102, 103). type t a type tb C>• L e type 1b, présente un corps bi-conique prolongé par une type 3 type 2 Fig. 19. Typologie des alê nes. tige fine. Il correspond au type 3a de M ann ing. Le n° 105 regroupe exacteme nt les mêmes caractéristiques tandi s que le n° 104 a un corps droit sui vi d'une tige courbe de section carrée. Le type 2 est représenté par une alê ne (no 115) qui a un corps massif carré sui vit d'u ne tige ronde terminée en pointe. Cet exemplaire est assez proche du n° 104. Le type 3 regroupe des alênes (n° 106 à 113) qui sont parfois ide ntifiées comme des poinçons dans d 'autres publications . Ils ont une tête en volume souve nt hémisphérique et un corps renflé dans le ur partie m édiane. Huit alênes correspondent exactement à ce type et un exemplaire le n° 114 a bien une tête e n volume mais son corps est formé d' une tige ronde qui s'affine jusqu'à la pointe. Il est certain que d'autres alê nes d oivent se trouver dans les réserves mais leu r état de conservatio n n'a pas permis de les identifier de man ière satisfaisantes. 3 LES EMPORTE-PIECE. (n° 116 à 119) L 'emporte-pièce est un o util utili sé pour découper des trous pro pres, de formes différentes. Il est composé d' une tige terminée à une extrémité par une table à frapper et par un tranchant de l'autre . Une ou verture est ménagée pour permettre le dégageme nt des pastilles de cuir. Cet outil permet donc de fa ire des tro us à l'ide ntique de façon rapide. Le musée de C hâtillon possède quatre exemplaires d'emporte- 0 pièce qui se d ivisent e n trois groupes (fig. 20). T ype 1. (n° 11 6, 117) Ce type est caractérisé par des emporte-pièce composés d' une tige e t d' une o uvertu re pour = type 1 type 2 fig. 20. T ypo logie des emporte pièce type 3 31 l 'évacuation des pastilles de cuir. Deux exemplaires sont connus à Vertault: le premier (n° 116) a un tranchant carré et le second (n° 117) un tranchant rectangulaire. Ce type est similaire au type 2a d'A. Duvauchelle. Les plus proches parallèles que nous ayons trouvés sont des emporte-pièce découverts sur le site d'U nteren Bühl (Schaltenbrand 1996) qui ont la même forme mais dont le tranchant n'est pas présenté. Type 2. (n° 11 8) Ce type est composé d'un corps à doui lle qui forme le canal d'évacuation des pastilles. La tête présente de nettes traces de martelage. La morphologie de cet outi l ne le recommande pas pour des cuirs de grosse épaisseur. Type 3. (n° 119) Il est composé d'une table et d'une tige suivie d' un canal d'évacuation ayant la forme d' une douille ouverte. Le tranchant a la forme des deux tiers d'un cercle. L'exemplaire de Vertault n'est pas entier et pourrait être assimilé à une gouge. Cependant, l'épaisseur du canal indique un emploi pour un matériau souple et non dur. 4 GRIFFE À FRAPPER. (no 120) Nous pensons reconnaître dans l'objet n° 120 une griffe à frapper. Cet outil est utilisé pour préparer la découpe du cuir en créant une sorte de lig ne de pointillés comme 1' on en trouve sur certains documents actuels ou il faut détacher une partie. La découpe se trouve alors faci lité et permet de suivre la ligne sur le cuir. Elle peut également être utilisée pour décorer certains cuirs. 5 COUTEAUX POUR LE CUIR. (n° 121 à 125) Les couteaux pour le cuir ne sont pas tous faci lement identifiables parmi l'ensemble des lames. Si , comme le souligne A. Duvauchelle (Duvauchelle 1990,p 37) ils peuvent se caractériser par une lame arquée et sont donc reconnaissables, que dire de tous les autres à lame droite. Le choix de limiter notre étude aux outils nous a conduit à étudier uniquement les lames courbes après avoir supprimé les rasoirs et les ustensiles culinaires (Munoz 1990). Vertault a livré quatre lames de couteaux que nous associons au travail du cuir : trois à tranchants courbes et un à tranchant droit qui fût identifié directement sur le site par ses inventeurs. La première lame (n° 121) est identifiée comme un couteau de tanneur. Elle ne présente pas de tranchant, mais la lame courbe est assez caractéristique de ces couteaux utilisés pour la phase finale du corroyage des peaux. Les lames n° 122 et 123 sont des couteaux à lame courbe. La forme de ces couteaux s'explique par le fait que l'on coupe le cuir en balançant le tranchant comme pour les hacho irs. Le n° 123 a une lame à deux tranchants opposés. 31 32 La quatrième Jarne est un couteau dit demi-lune (n° 125), d'une forme courante. Elle correspond au type F de W. Gaitzsch (Gaitzsch 1980). La robu stesse et la largeur de la douille sont deux éléments qui peuvent suggérer que ce couteau était utili sé pour des cuirs durs, épais. Il devait être pourvu d' un manche massif à extrémité bouletée. La lame n° 124 comme nous J'avons précisé fût identifiée comme un couteau pour le cuir par ses inventeurs au début du XIX e siècle. Le fait que C. Munoz ne l' ai pas présenté dans son mémoire comme un ustensile culinaire ainsi que la forme de la lame sont deux éléments qui renforcent l ' hypothèse d'un couteau pour Je cuir. 6 LES PEIGNES. (n°126 à 138) Ces peignes sont des objets qui se caractérisent par un cadre e n fer en fo rme de H . La batTe centrale est toujours très large et les barres latérales ont une largeu r qui équivalent généralement à un demi centimètre. Entre les barres latérales sont insérées des dents fi nes. Ces objets posent de no mbreux problèmes d ' ide ntification . Ils sont e n effet systématiquement considérés comme des peignes à carder. J.L. Soubrier (Soubrier 1968) a soulevé le problème dans un article suite à la découverte d'un peigne de ce type sur Je site de Martisay (Indre). Tout comme lui , nous nous interrogeons sur la réelle fonctionnalité de ces instruments. En effet, pour certains exemplaires la largeur entre les dents est réduite et l'on peut difficilement imaginer que Je cardage d'une matière fibreuse soit possible o u seulement efficace. Sur le peigne n° 128 les dents sont de modules différe nts. Le peigne n° 130 a de larges dents et se caractérise par une patte de fixation qui devait être fixée dans un billot. C. LES OUTILS POUR LE TRAVAIL DE LA PIERRE ET DES MATÉRIAUX PLASTIQUES. Le terme de matériaux plastiques a été emprunté à A. Duvauchelle (Duvauchelle 1990, p 28) et regroupe dans notre étude la pierre et les matériaux plastiques comme le mortier et la terre cuite. 1 LES MARTEAUX . (139, 140) Les m arteaux sont des outils nécessaires pour le travail de la pierre. Ils sont de formes très diverses et souvent d' un poids assez important. Le site de Vertault n'a pas livré de tels outils, en revanche nous rattachons deux marteaux au travail des matières plastiques. Le n° 139 est un marteau pic; sa taille et sa morphologie générale, ainsi que les comparaisons antiques et modernes, nous ont conduit à l'associer aux travaux de maçonnerie. Ce type de marteau est encore utilisé aujourd'hui pour piquer le mortier. 32 33 Le n° 140 est d'un type plus rare. Nous penso ns reconnaître dans cet outil de forme triangulaire isocèle un marteau de mosaïste. Ce type d'outil permettai t de préparer les tesselles. Son interprétation n'est pas certaine du fait du peu de comparaisons disponibles. 2LES SCIES Vertault a livré une lame de scie (n° 14 1) d' un type particulier qui semble seulement adaptée à la pierre. J.L. Bessac présente un type de scie dit sciotte à pierre dure qui se caractérise par « une Lame de forme rectangulaire, ni affûtée, ni dentée. Il signale également que quelques trous sont ménagés pour faciliter la circulation et la répartition des grains d'abrasif humide indispensable au bon fonctionnement de cette sciotte. Les anciens modèles possèdent quelquefois un manche beaucoup plus court que La lame» (Bessac 1986, p. 223). Cet outil agit selon une percussion posée, linéaire et longitudinale. Il use peu à peu le matériau grâce à l' action abrasive du sable et de l'eau. Ce travail préliminaire évite toute ébréchure aux arêtes du matériau. La lame de Vertault correspond en partie à ces différents cri tères. La lame de forme rectangulaire est fendue dans sa partie supérieure ce qui peut laisser penser au négatif d'un court manche. L a scie possède des dents rectangul aires séparées par des intervalles circulaires. Nous pensons que ces intervalles sont destinés à laisser circuler l'abrasif. 3 LES CISEAUX. (n° 142 à 155) Il existe de multiples formes de ciseaux à pierre. J.C. Bessac (Bessac 1986) donne quelques critères d'identification pour les ciseaux à pierre. Une constante est le fai t que les ciseaux à pierre possèdent deux biseaux à la différence du ciseau à bois qui n 'en a généralement qu'un. Certains ciseaux sont élargis au passage du manche au tranchant ce qui assure un meilleur maintien et évite que l'objet chasse de la main après plusieurs percussions. Les ciseaux permettent d' enlever les excédents de pi erre et d 'aplani r les surfaces mais également d'effectuer des ciselures et décorations diverses. Ils correspondent généralement à une étape intermédiaire entre le dégrossissage et la finition ou poli. Plusieurs ciseaux nous paraissent être des ciseaux à pien·e. Afin de mieux les discerner, nous avons établi une typologie basée sur la forme de l'objet. Type 1 : ciseaux à manche massif et tranchant large. (n° 142 à 146 et 147) Vertault a livré toute une série de ciseaux qui se caractérisent par un manche massif pyramidal et un tranchant évasé souvent plus large que le corps de l' outil. Leur tête n'est pas ou peu écrasée et ils pèsent tous environ 200 g. Leur morphologie se rapproche de certaines spatules à cire . M. Pietch (Pie tseh 1973, taf. 9, 10) en présente plusieurs ayant un emmanchement à soie, à douille ou un manche massif pyramidal ou chanfreiné. 33 34 Ces ciseaux se trouvent sur beaucoup de sites romains , m ais leur attribution au travail de la pierre ne peut être affirmé de façon certaine. J. L Bessac consacre dans son ouvrage un paragraphe a ux grattoirs (Bessac 1986, chap. 18). Il est intéressant de voir que certains g rattoirs sont emmanchés par un m anche transversal qui est maintenu grâce à l' élargissement de la lame. Nous n' affirmo ns pas que nos ciseaux sont emmanchés selo n ce système mais la possib ilité existe et cette hypothèse peut conduire à réfléchir différemment sur ces ciseaux que l 'on trouve souvent sur les sites. Type 2: ciseaux à manche massif et tranchant étroit (n° 147) Cette catégorie n'est illustrée que par un seul exemplaire qui possède un manche massif de section caiTée et un tranchant étroit qui s'évase très légèrement vers l'extrémité. La longueur de l'outil, sa tête écrasée et le fa it qu 'i l ne soit pas biseauté nous ont conduit à l' intégrer dans le travail de la pierre. Type 3 : ciseaux à soie et tranchant droit. (n° 149 à 152) Ces ciseaux ont tous un emmanchement à soie, mais diffèrent par leur section. Le n° 149 a une tige hexagonale ou chanfreinée qui peut être un aménagement destiné à ne pas blesser l'artisan lors de son utilisation. La forme du ciseau no 152 ne le recommande pas pour des matériaux trop durs. Type 4 : ciseaux à douille et tranchant large (n° 153) Ce ciseau est constitué d'une douille avec un rivet de maintien pour le manche, séparé du tranchant par un épaulement. Le rivet permet ici de maintenir également la jonction de la tôle qui forme la douille. Le tranchant est ici encore biseauté des deux cotés. Un autre type de ciseau que nous pensons pouvoir reconnaître est fort intéressant. J.C. Bessac présente dans son chapitre Xl, sur les outi ls à percussion posée avec percuteur, un type de ciseau dit à louver. Il le présente comme « un ciseau entièrernent métallique qui est coudé selon un angle de 20° à 30°. Ce ciseau est conçu pour pouvoir atteindre et tailler les parois obliques de trou de louve» (Bessac 1986, p130). Il signale que deux exemplaires romains de ces ciseaux sont connus en Angleterre. L' exemplaire de Vertault (no 155) est légère me nt différent car celui-ci possède une douille fortement écrasée. La tige est chanfreinée ce qui est généralement un aménagement pour permettre un bon maintie n sans se blesser à force de 1'utiliser. Le fait que la tige soit courbe et que le ciseau ait un poids avoisinant 750 grammes nous paraissent d'autres critères permettant d' associer ce dernier au travail de la pieiTe. Bien que sans conséquence pour sa fonction il faut signaler que cet outil est le seul décoré du corpus. 4 LES GRADINES. (no 156 à 159) 34 35 La gradine est une variante du ciseau à pierre. Elle est caractérisée par un tranchant denté qui peut être droit ou courbe (du type gouge). Elle peut être à douille, à soie ou à manche massif. Elle est utilisée généralement pour uniformiser et enlever les aspéri tés d'une surface inaccessible avec un outil plus lourd. La forme et la dimension de 1' outil varient en fonction du matériau à traiter. L'outil est bien attesté au travers des différents monuments existants à l' époque romaine (architecture, funéraire, décoration). Vertault a livré plusieurs exemplaires de ciseaux dentés, tous à douille, mais nous ne les rapprochons pas tous de gradine à pieiTe. Le n° 160 a une douille écrasée qui peut suggérer un emploi sur un matériau dur. Ses dimensions sont restreintes, mais la lame est suffisamment massive pour résister aux chocs contre la pierre. L'outil n° 159 nous paraît également adéquat pour le travail de la piene. Ce type de longue gradine à douille se retrouve encore dans le matériel de tailleur de pierre du XIXe siècle. Concernant les autres exemplaires, la question reste ouverte. La Revue des Musées et Collections Archéologique (R.M.C.A.) de 1929, publie plusieurs articles sur ces objets dont un de M. Chenet sous le titre outils strigiliformes (Chenet 1929). L'auteur s'interroge sur la fonction de ces objets qui semblent trop fragiles pour qu'il s'agisse de gradin es mais qui, selon lui, pounaient être des outils à strier 1'enduit ou les briques. Nous ne nous étendrons pas sur cette hypothèse car nous n'avons pas d'autres éléments de réponse. 5 LES GOUGES. (n° 164 à 166) Les gouges à douilles peuvent êtres utilisées pour le travail des pierres tendres. Elles servent à ménager des parties concaves. Vertault a li vré une gouge (n° 164) qui par la robustesse de son tranchant et de sa gorge suggère un emploi pour le travail d'un matériau comme la pierre. Une gouge à pierre d'Avenches identifiée par A.Duvauchelle (Duvauchelle 1990. n° 114), offre d'ailleurs un parallèle pou r la robustesse du tranchant et de la gorge. Deux autres gouges (n° 165 et 166) semblent avoir été utilisées pour le travail d'un matériau dur. Elles se caractérisent par une tête et un corps massif. La n° 166 présente une gorge profonde. 6 LES RIPES. (n° 167) La ripe est un outil du tailleur de pierre manié sans percuteur à la manière d' un rabot. Elle peut avoir une ou deux extrémités plates et parfois dentées. J.C. Bessac précise que «certaines ripes très anciennes, pourvues d'un tranchant unique, ne sont pas munies d'un système d'emmanchement; elles sont formées d'une seule pièce de métal arrondie et légèrement renflée sur l'extrémité libre afin de facilité la préhension » (Bessac 1986, p 194). la ripe sert à égaliser les aspérités laissées par les autres instruments. J.C. Bessac précise que 35 36 les ripes à tranchant rectangulaire sont utilisées pour supprimer les sillons provoqués par les dents. Un exemplaire de Vertault nous semble correspondre à ce schéma, bien que son manche soit de section carrée. Vu de dessus, il est de forme similaire aux ciseaux à tranchant large et pomTait également avoir un emmanchement transversal. 7 LES TRUELLES. (n° 168 à 174) La truelle est associée au travail du mortier qui est une invention romaine. Elle est composée d'un manche dans lequel est enchâssée une so ie formant deux coudes perpendicul aires opposés suivi d'un fer ou d'une langue. Une virole assure le maintien du manche sur la soie. Les représentations de cet outil sont fréquentes dans la documentation archéologique. Sept exemplaires de truelles sont conservés à Châtillon-sur-Seine formants deux groupes particuliers. Le premier est celui des truelles à joint (n° 168 à 170). Elles se caractérisent par une langue de forme rectangulaire longue et étroite aux angles arrondis. Ces truelles sont utilisées pour jointoyer et lisser le mortier entre deux assises de pierres. Elles laissent des traces très reconnaissables sur le mortier, de forme concave. Encore utilisées aujou rd'hui, elles sont appelées couramment langue de chat. Le deuxième groupe est celui des truelles avec un fer de forme rhombique ou losangique (n° 171 à 174). Elles sont utilisées pour appliquer le mortier sur un lit de pierre. Il apparaît que cette forme est la plus couramment représentée et découverte. C'est la forme D2 de W. Gaitzsch (Gaitzsch 1980, p 139). Deux exemplaires ont un manche en fer qui couvre la soie (n° 172 et 173). L'extrémité des soies est écrasée ce qui confirme que nous sommes bien en présence d'un manche et non une longue virole. Un type bien attesté en Gaule est absent du site ou n'a pas été reconnu. Il s'agit de grosses truelles avec un fer de forme triangulaire. Les truelles présentent à Vertault sont donc d'un module relativement modeste. OUTILS DE POTIERS. (N° 175 à 186) 8 SPATULES. (no 175 à 178 et 185 à 186) Le site de Vertault a livré principalement deux types de spatules ; celles que l'on considère comme des spatules à cire utilisées pour l'écriture que nous n'étudierons pas dans ce mémoire, et les spatules ou estèques employées par exemple par les potiers. 36 37 Nous avons reconnu dans le matériel de Vertault neuf spatules que la littérature associe général ement à des outils de potier. Ils se caractérisent par une lame losangique, un corps pour le saisir et une terminaison avec un crochet ou un anneau. Deux autres objets (n° 177 et 178) sont encore présentés comme des spatules de potier mais nous ne pensons pas que 1' on puisse 1' affirmer de façon certaine . On retrouve globalement les caractéristiques que nous venons d'évoquer mais certains détails morphologiques ne nous satisfont pas. 9 LES RACLETTES ou ÉTRILLES. (n° 180 à 184) Le terme raclette à tuile désigne ici un instrument pouvant servir à strier des matériaux tendres comme la terre. Le ur fonction exacte res te controversée. A. Duvauchelle résume ce s différentes hypothèses (étrille, grattoir, instrument de cuisine ... ), et comme elle nous nous rattachons à celle de G . Chenet (Chenet 1929). Celui-ci présente en effet un obj et identique découvert dans une cavité dépendant d ' un four de L avoye (Meuse). Il constate que les marques laissées par 1' obj et correspondent parfaitement à celles que 1' on rencontre sur certaines tuiles ou briques romaine. Ces rainures servaient à l 'accrochage des briques ou au lit de béton sur lequel elles reposaient ou à la fixation des conduits dans le mortier. Il faut signaler que les raclettes de Vertault ont été étudiées parC. Munoz (Munoz 1990). L' exemplaire n° 179 est à douille, mais il semble qu ' il pouvait être utilisé soit sans manche soit peut-être avec un long manche. En effet tous les exemplaires que nous avons pu voir se caractérisent entre autres par le fait que ceux-ci ont une terminaison qui permet de l' accrocher ou de le suspendre. Un anneau de suspension fixé dans la douille de l'objet, partiellement abîmé, vient confirmer l' hypothèse d' un manche amovible. D. LES OUTILS POUR L'AGRICULTURE/JARDINAGE ET LA VOIRIE AGRICULTURE. (no 187 à 207) 1 SOC D'ARAIRE. (n° 187) L 'araire est un instrument agricole à traction animale qui sert à émietter ou à retourner la terre. Comme le souligne Haudricourt, les différents auteurs ont abusé par ignorance ou par méfi ance des termes charrue et araire . Ces deux instruments ont des fonctions similaires, mais se différencient par un bon nombre de caractères . Le terme de charrue implique un travail asymétrique de la terre à l'aide d'un versoir, élément qui ne semble apparaître qu 'au Moyen Age. Pour notre période, on se contentera d' utiliser le terme d' araire. 37 38 Haudricourt précise que «l'araire effectue un travail en surface et rejette la terre des deux cotés ... le soc est d 'une forme symétrique et les ailes qui l'accompagnent sont semblables» (Haudricourt 1955). La forme du soc, qui est généraleme nt le seu l élément conservé, ne nous permet pas de déduire la morphologie de l' araire et notamment si celle-ci était dotée d' un avant-train, ce qui semble inconnu pour cette période au vu de l'iconographie antique. Le site de Vertault a li vré un exemplaire de soc qui ne devrait normalement pas être intégré à notre étude. Sa provenance a été oubliée car nous 1' avons retrouvé sans contexte dans le mémoire de M . Leconte (Leconte1980 ) sur les objets en fer du Musée de Dijon. La comparaison des d imensions de l' o bjet avec celles mentionnées dans le bulletin de 1863 à permis de reconnaître avec certitude le soc de Vertault. C'est un soc massif de forme classique pour la période gallo-romaine. Sur ces ailes sont percés de ux trous rectangulaires qui devaie nt recevoir des clous de fixation. Sa forme symétrique nous indique donc que nous sommes en présence d'un soc d 'araire. 2 LES COUTRES. (non présenté dans le catalogue). M.a.ncberon Fig. 21. Haudricourt 1955. Le coutre est un instrument aratoire qui fait partie de l' équipement de la charrue . Il est utilisé pour creuser un sillon et casser les m ottes avant l' action du soc (fig. 2 1). Il est généralement constitué d'une baiTe de fer courbe terminée e n pointe. Les coutres sont connus dès l'âge du fer. Un exemplaire conservé dans les vitrines de Châtillon mais provenant certainement d'un autre s ite est considéré comme un coutre double (Hoffmann 1979). L'objet très massif mesure e nviron 80 cm et n'est pas mentio nné dans le catalogue. 3 LES DENTS DE HERSES. (n° 188 et 189) La herse comme la charrue est un té moin incontestable d ' une agriculture « intensive» . La herse est un instrument constitué par un assemblage de bois, garni en dessous par des de nts de fer ou de bois . E lle est traînée par un attelage sur une terre labourée, pour ameublir et unir les 38 39 terres et enfouir les semences. Son existence est attestée dès la protohistoire et l'on connaît également des représentations miniatures pour la période gallo-romaine (Ferdiere 1988). Cinq dents sont mentionnées dans les carnets de fouilles comme découvertes ensemble dans une cave mais deux seulement nous sont parvenues. Leur forme, parfaitement identique semble renforcer l' hypothèse qu ' elles appartenaient à la même herse. 4 LES BECHES. (n° 190) La bêche est un outil aratoire qui peut être composé d'une lame en bois ou plus généralement en fer. Cette lame large, plate et tranchante est adaptée à un long manche dans le même plan. Comme le souligne A. Duvauchelle (Duvauchelle 1990) les bêches en bois recouvertes d'une lame sont les plus courantes dans l'antiquité (fig. 22). H.W. Manning (Manning 1985) a .. 0 _,r ' ::t' -,- ·. ( . ·'Il·:; 1 • / • tl 1 ' J 1 -.. ' ·'. G LQ セ@ .. \ ' r ·. . . . .. f• \ • 'o '• .. t o/ ' "'o<l-n,' ' 0 1 ; • • 1 1 • • l ·, ..' ,> .... '·:.:..:- ', ..·· Fig. 22. Jacobi 1974, p.75, abb. 22. dressé une typologie des différents fers du British Muséum ; deux formes de fer se dégagent : les fers à lame étroite et tranchant courbe en forme de bouterolle et les fers rectangulaires. Tous possèdent des rainures pour permettre le maintien du fer au bois. Ce système paraît cependant léger par rapport à l'utili sation normale d' une bêche qui peut servir à casser des mottes et à découper la terre. Vertault a livré un seul exemplaire de fer de bêche, celui-ci de forme rectangul aire et large ne possède aucune rainure mais deux petites pattes de fixation qui s'enfonçaient dans le bois. 5 LES HOUES. (n° 191 à 193) La houe est un instrument aratoire qui sert à ameublir le sol et à faire des défoncements légers . Cet instrument peut également servir à corroyer le mortier. C'est une lame fixée perpendiculairement à un long manche. L ' iconographie antique est assez pauvre, une houe similaire semble visible sur un relief de Buzenol et une autre à Arlon (Ferdière 1988 TI p 109). L'imagerie médiévale est beaucoup plus riche et présente des formes analogues aux exemplaires romains. Vertault a livré trois houes de formes totalement différentes. La première houe (n° 192) est d'un type courant dont la forme a perduré jusqu'à nos jours. La lame est rectangulaire terminée par une douille circulaire à collet. Ce modèle avec une lame large est adapté pour tous les types de travaux agricoles du simple j ardinage à la culture intensive. 39 40 La deuxième ho ue (n° 193) est également appelé hoyau. Cet outil reprend les caractéristiques de la houe classique de taille bie n inféri eur il est réservé à des travaux plus légers. Ferdière (Ferdière 1988, p 35) présente le dessin d'une stèle figurant un paysan tenant un outil similaire au nôtre. Le dernier exemple (n° 19 1) pose plus de problèmes d'identification. Il est composé d' une douille ouverte et d'un tranchant arrond i, biseauté. La form e de cet objet est connu sur de nombreux sites mais les hypothèses quand à sa fonction divergent. Un exemplaire de Saintes est présenté par M. Feugère (Feugère 1992, p.68) comme un soc d'araire augustéen. L'objet de Vertault semble cepe ndant trop léger pour conespondre à un soc. Une autre hypothèse propose de 1' identifier comme un coutre. Dans ce cas aussi les dimensions de l'objet de V ertault sont trop réduites pour cette fonction. La dernière hypothèse à laquelle nous nous rattachons est celle proposée par C. Tendi lle (Tendille 1982) pour des objets de La Tène ancienne, qui les considère comme des houes pi CS. L' interprétation proposée ic i reste frag ile et ne demande qu 'à être remise en cause par de meilleurs arguments. 6 LES SERFOUETTES. (no 194 à 196) La serfo uette est un o util de jardinage qui se caractérise par une lame perpendic ul aire au manche d'un côté, et de plusieurs de nts (généralement deux) de l'autre. Cet outil sert à effectuer des petits travaux de défoncement et de défricheme nt. Deux exemplaires ont été découverts à Vertault. Le premier (n° 194) mesure envi ron 15 cm et présente un œ il circulaire relativement étroit bordé d' un côté par une lame et de l' au tre par deux de nts. Le second exemplaire (n° 195) a également une lame et deux dents mais l'œil a été remplacé par une longue douill e. Le troisième outil (n° 196) n'est pas une serfouette mais ce que l'on appelle un croc. Ce croc est une sorte de bêche à dents dont les dents sont courbées à angle droit e n leur milieu. Il es t utilisé pour remuer la terre autour des plantes et a donc la même fonction que les dents de la serfouette. 7 FAUX. (n° 197) La faux contrairement à 1' image que 1'on peut en avoir n'est pas utilisée pour moissonner. En effet elle semble avoir été utilisée principalement pour couper les fou rrages et non pas les céréales. Connue dès l 'âge du Fer la forme générale de la lame n' a guère évoluée depuis 1' époque gallo- roma in e. Les évo luti o ns con s tatées concernent plus le système d'emmanchement et l' inclinaison du manche par rapport à la lame. Le site de La T ène a livré, de façon excepti onnelle, des faux ayant conservé leur manche (Vouga 1923). Ces exemplaires 40 41 nous montrent que le manche est dans le même axe qu e la lame et non pas à 70° environ comme il l'est actuellement. L 'étude des faux de différentes périodes pourrait permettre de reconnaître le moment ou s' est fait cette évolution qui se matérialise par une courbure de la «soie » et semble t' il par une virole carrée de taille importante. L'exemplaire de Vertault ne peut pas nous amener d'éléments de réponse car c'est un fragment d'une dizaine de centimètres. La lame a la forme caractéristique des lames de faux gallo-romaines avec une section en accolade et un dos remontant. Cependant nous avons dans le matériel de Vertault une virole qui répond aux critères que nous avons énoncés. 8 FAUCILLE. (n° 198 à 200) La faucille par contre est 1' outil essentiel du moissonneur. Les représentations de cet outil, très nombreuses pour l 'Antiquité, nous montrent des scènes de moissons civiles ou militaires à 1' aide de la faucille uniquement. Comme les serpes que nous traiterons dans le paragraphe sui vant, les faucilles peuvent avoir des formes différentes selon les régions. La faucille se caractérise par une lame assez fine de longueur variable, plus ou moins en croissant et un court manche en bois. W .H. Manning propose une classification en deux types, principalement basée sur la taille de 1' objet et la forme de la lam e. Cette typologie, comme le souligne A.Duvauchelle, reste réductrice car les formes sont variables selon les régions et selon 1' utilisation de cet outil. Nous avons identifié à Vertault deux faucilles entières (n° 198 et 199) et une douille avec départ de lame (n° 200). 9 LES COUPES-CHARDONS. (n° 201 et 202) Les coupes chardons sont une catégorie d 'outillage qui comme le nom l ' indique servent à arracher des types de plantes comme les chardons. Ils se caractérisent par une lame qui forme un retour à 90° comme les fers de gaffes (batellerie) ou les crochets des cannes de bergers. Aucun site n'a li vré de coupe chardon avec le manche conservé, mais nous pensons qu'il devait être pourvu d'un manche long ou de taille moyenne. Deux coupes chardons ont été identifiés à Vertault dont la forme est légèrement différente. Le n° 20 1 a une lame courbe de petite dimension. L'autre exemplaire (n° 202) a la forme «canonique» du coupe chardon avec une lame droite, perpendiculaire à une douille. 10 LES SERPES. (n° 203 à 206) La serpe est un outil qui peut être employé aussi bien en agriculture que pour le travail du bois au même titre que les haches. Comme le souligne A.Duvauchelle l'identification de cet outil pose quelques problèmes terminologiques. Le volume du dictionnaire technologique consacré au bois propose comme définition pour la serpe « ... outils d'ébranchage que le bûcheron accroche à sa ceinture, offrent des profils très variés qui s'achèvent en général par un bec 41 42 co11.çu pour sectionner les brindilles et tirer à soi les petites billes. Elles aident aussi au dégagement des semis» (Moirant 1965, p. 290). Cette définition soulève un autre problème qui est celui de la restitution ; en effet les serpes à émonder sont considérées, dans la littérature, comme des outi ls étant pourvus d'un long manche, or on lit ici que le bûcheron peut l'accrocher à la ceinture. Des recherches concernant cet outil, notamment au travers de l'iconographie antique, nous ont conduit à examiner des stèles funéraires du Musée Archéologique de Dijon (Deyts 1976, n° 59, 138, 157, 160, 181, 199,207, 246) ou à huit reprises cet outil est représenté dans les mains d ' un personnage, toujours pourvu d ' un comt manche. Les exemplaires de Vertault correspondent exactement aux représentations des stèles. Ce type ne se retrouve pourtant pas dans la littérature moderne, ni dans les musées d'outillages; la seule serpe que nous ayons rencontrée se rapprochant de ce type est attribuée à l'outillage d'un vigneron (Herman 1996). Nous avons pu constater que d' autres exemplaires similaires ont été retrouvés sur les sites voisins de Mâlain (Roussel1988, p. 210, n° 672) et d'Alésia mais également dans le matériel de Neupotz (Künzl1993 , taf. 13, n° NH45). Le type semble circonscrit à cette zone géographique limitée à l'Est et au Nord-est de la Gaule. 11 LES SERPETTES. (n° 207) La serpette est utili sée comme la serpe mais pour des travaux moins lourds. Nous définissons la serpette comme un outil léger alliant certaines carac téristiques des faucilles et des serpes. Elle peut servir à couper des herbages en petites quantités mais également des peti tes branches. La serpette de Vertault a un corps épais et large et est à soie. VOIRIE (n° 208 à 215) 12DAME La dame est un instrument en forme de pilon qui servait à fouler ou à aplanir le sol et à le paver ou à mettre des pierres de niveau. Plusieurs aute urs latins ont mentionné cet objet. Vitruve (Vitruve De Architectura L. 7, 1,1) précise gue l'on utilisera la dame pour rendre ferme un ten·ain constitué de remblai . Pline l ' anc ien (Pline l'ancien Histoire Naturelle. L 36§ 185 et 186) explique que c'est une tradition en Italie de l'utiliser pour les sols en ten·e battue et pour le béton. Dans les deux cas, le terme employé est -fistuca- qui semble plus désig ner l 'action de damer que la dame elle même. L'iconog raphie nous vient également en aide. Sur la colonne Trajane, on peut voir à deux reprises un soldat appuyé un lourd bâton sur les moellons d'un mur en construction (Le Bohec, vignette 128). La dame est ici un outil de maçon utilisé pour mettre des pierres de niveau. 42 43 Saglio (Darembert et Saglio 1919) s'appuyant sur cette source pense que ce n'est qu ' un lourd bâton sans anse ni semelle renforcée. Les dames modernes présentent un corps avec anses ou manche et une semelle cloutée. Dans ces cas la dame est un outil de paveur ou de cantonnier. L'exemplaire de Vertault qui est le premier attesté pour J' antiquité en Gaule, correspond à un outil de paveur. Son extrémité est entièrement couverte de clous , ce qui assure une meilleure résistance aux chocs. Les clous utilisés sont de modules différents. La plupart sont à tête ronde et convexe du type à chaussure avec cependant une tige plus longue. Ce point est intéressant car généralement ils sont classés comme clous de chaussures, surtout découverts sur une voie, or il apparaît avec cette découverte qu'ils peuvent être les témoins de la construction ou de la maintenance d'une voie. Nous n'avons pas croisé de parallèles antiques pour cet outil, cependant une maquette du Regensburg Museum der Stadt (Allemagne) présentant la construction d'une porte du camp de Castra Regina montre deux personnages utilisant une dame similaire à la nôtre . Nous ne pouvons pas préciser si le maquettiste s'est basé sur des objets archéologiques ou simplement sur une vision idéale d' un chantier de construction romain. 13 DENTS DE RATEAUX. (n° 209 à 215) Le râteau est un instrument plus qu'un outil ; il peut être en bois ou allier un corps en bois et des dents en fer. Dans ce premier cas, les exemples antiques sont rares, dut au problème de conservation du matériau. Un exemple mérovingien en bois est reproduit dans Deutsche Agrargeschichte (Lunning 1997, p. 423 , abb. 13) et un autre avec cadre en bois et dents e n fer à été découvert à Newstead (fig. 23). Les râteaux sont donc principaleme nt attestés par les dents métalliques reconnues sur les sites. Les hypothèses, résumées par A. Du vauchelle, varient quant à 1'utilisation de cet instrument. Les exemples en bois sont généralement utilisés pour les fourrages, les a utres plus massifs pouvaient servir au travail de la terre où pour le ratissage de \1 \ , ,.\,• 11"'" tl-.• 1 Lno.u'l h•n.1t G G B セ BG ,, .M.,IfWI\111•.-um.•t' G ᄋ@ ' ""''"'""'''"''"l.l'"'' ,,,H,.,•.J 11:\1 •"U"'-"•1 '" tk.· Fig . 23. Manning 1985. pl. VII. matériaux type graviers ou cailloux. Nous nous rattachons à cette dernière hypothèse en classant ces objets dans la catégorie voirie. D ' un point de vu chronologique, nous sommes plus réservé quant à l 'hypothèse de S.E. Rees qui corrèle l'apparition des dents métalliques avec la conquête. Des exemples de dents de râteau e ncore inédits (renseignement G . Bataille) ont été signalés sur des sites de La Tène moyenne et finale. 43 44 Du point de vu morphologique, sur 1' ensemble des objets reconnus comme dents de râteau, trois types ont été définis. Tous regroupent plusieurs critères : une tige qui correspond à la partie emmanchée qui est normalement repliée à son extrémité, et un corps plus épais que la tige souvent séparé de celle-ci par un décrochement. Type 1 a. Il con espond au type d'A. Du vauche ll e . Il se caractéri se par un coude sui vi • 0 CJ D CJ d'une co urt e tige qui était emmanchée dans le bois. Le corps qui suit cette tige est renflé et s'aminci jusqu'à l'ex trémi té. Le coude est opposé au renfle ment. Un seul exempla ire de ce type à type 2 été reconnu à Vertault (n° 209). type 1 a type 3 type 1 b • Fig. 24. Typologie des dents de râteau. Type 1 b. Il regroupe les dents qui sont formées d'u ne tige coudée et d'un corps épais de section rectangulaire renflé. Le coude est dans la même direc tion que le renflement. Les n° 210, 2 11, 2 12 appartiennent à cette catégorie. • Type 2. La dent est constituée d ' une tige coudée suivie d 'un corps droit de section carrée terminé en pointe. En plus du n° 2 13 nous rattachons le n° 2 14 qui diffère par son corps renflé dans la partie médiane. Ce type corTespond au type 4 d' A. Du vauchelle. • Type 3. (n° 2 15). Ce type regroupe des dents qui sont parfoi s considérées comme des éléments de serrure. La tige plate est pliée à angle droit d'un côté et prolongée par une courte dent. Nous pensons que ces dents avec une longue partie emmanchée et une courte partie active peuvent caractériser des râteaux nécessitant un emmanchement très solide . E. LES OUTILS POUR LE TRAVAIL DU METAL 1 MARTEAUX. (no 216 à 225) Comme d'autres outils, les marteaux sont présents dans la ca isse à outils de tout artisan avec des différences morphologiques liées au matériau travai llé et au résultat que l'on veut obtenir (étirement , bombeme nt, ... ). De fait les différences sont nombreuses et concernent toutes les parties Fig. 25. Wolf, p 12. de 1' objet (fig. 25). 44 45 Nous traiterons donc dans ce paragraphe uniquement des marteaux dont la forme suggère une utilisation liée au travail du métal. Nous avons retenu sept exemplaires entiers ou bien conservés et deux fragments. Nous avons décidé de ne pas faire de typologie des marteaux pour la simple raison que ceuxci ont des formes différentes et ne s' utili sen t pas pour les mêmes travaux ni les mêmes matériaux. Une typologie aurait donc conduit au résultat : un type= un objet. Seule une catégorie de marteaux (n° 2 16 à 2 19) a été définie car elle regroupe une forme courante qui se caractérise par une table carrée ou légèrement rectangulaire et une panne c:Q:==J 1 plate. La figure n° 26 nous montre la forme de ces marteaux qui ont généralement un œil circulaire e n saillie mis à part le no 217 qui a un œil carré aux angles arrondis. Quatre marteaux sont de ce type. Ces marteaux peuvent être utilisés par tous les types Fig. 26. d'artisans et de particuliers. Il s correspondent au marteau que tout le m onde possède actuellement. Nous identifions le marteau n° 220 comme un marteau de forgeron. Celui-ci est un lourd marteau ( 1100 g) à deux pannes droites. Ces dernières sont de section octogonale, l'œil rond est bordé par deux renflements très saillants. Ce type de marteau est employé pour taper des grosses pièces de métal chaud. Les seuls parallèles que nous ayons trouvés sont des marteaux avec une panne de ce type mais l'autre plate. Les pièces n° 221 et 222, rappellent les marteaux de chaudronnier. Le premier consiste en une courte nuque suivie d'un œ il rond et d'un long corps rond. La panne est circulaire et bombée. Ce type de marteau est encore utilisé aujourd'hui par les chaudronniers. La panne est toujours bombée afin d' éviter de marquer l'objet. Le second marteau se rapproche d'un marteau découvert à A ven ch es (Du v au chelle 1992, n°6), identifié comme un marteau de chaudronnier utilisé pour la forge. Ce marteau présente un profil bombé et deux pannes plates, arrondies. Le dernier marteau (n° 223) partiellement conservé illustre le travail d'un orfèvre ou d'un repousseur. C'est un petit marteau dont seul l' œi l rond en saillie et une panne sont conservés. Celle-ci est de section circulaire et l'extrémité est bombée. Le profil est courbe. Ces marteaux témoignent d'un travail minutieux. Nous rattachons également deux autres obj ets fragmentaires (n° 224 et 225) à cette catégorie de marteaux. Le premier a un œil circulaire bordé d'un côté par une courte nuque et de l'autre par le départ d'un corps cassé. Un clou à tête ronde, figé dans l'œil, devait servir d'angrois sorte de petit coin destiné à renforcer le maintien du manche dans l'œil. Le second objet est un œ il rond bordé de quatre œillères, cassé d'un côté et prolongé par une nuque et une table carrée. Cet œil pourrait également correspondre à la partie arrière d'une hache mais l'absence de panne ou de lame ne permet pas de répondre. Son classement dans cette partie est donc arbitraire. 45 46 2 PINCES. (n° 226 à 232) Les pinces sont des outils généralement associés au travail du métal. Elles servent e n effet à maintenir ou à manipuler des objets chauds ou non. E lles se composent généralement de trois élémen ts : de ux parties symétriques et un ri vet qui permet l'artic ul ation; les branches, l'artic ulation et les mâchoires ou mors fo rment la pince. N'importe quel artisan travaillant le métal do it posséder un je u de pinces dont la taille peut varier selon la profess ion. Comme le souli g ne A.Duvauche lle le forgeron ou le dinandier aura forcémen t besoin de pinces différentes de celles qui sont utilisées par 1'orfèvre, cependant la typo logie des mâchoires reste assez simple. A. Duvauchelle présen te une typolog ie faite par W. Gaitzsch où il disting ue trois types basés sur la forme des mâchoires. Le ty pe A est constitué par les pinces dont « les mâchoires sont prolongées vers l'avam ... » et le type B concerne les pinces dont « les mâchoires ne sollt en fait que la simple exrrémité des deux a rcs de la gueule» (Duvauchelle 1990, p. 10) enfin le type C, inexistant à Vertault regroupe les pinces avec des mâcho ires aux formes aménagées. Le site de Vertault a livré deux types d 'artefacts: les premiers sont des pinces ou demi-pinces (n° 226 à 230) et les seconds sont des fragments de mors (n° 23 1, 232). Quatre pinces appartiennent a u type A de Gaitzsch. La forme des branches des pinces n° 228 et 229 nous indique qu'elles étaient utilisées avec un lien (type anneau) qui maintenait les branches et les mâcho ires fermées. Les deux autres pinces (n° 226, 227) sont légèrement différentes, elles possèdent des mâchoires très longues en bec de canard et des mors très rapprochés. L' extrémité des branches est aplatie et l'une des deux est courbée à angle droit. Il est intéressant de noter que ces pinces fonctionnent peut être par paire. En effet une pince de chaque type est ce que J.P. Guillaumet (Guillaumet 1998) définit comme une pince de gaucher alors que l' autre serait pour un droitier. Il est possible que l' artisan manipule des objets en utilisant ces deux pinces simultanément, une dans chaque main. La pi nce n° 230, bien que mal conservée, appartient au type B de Gaitzsch. Les fragme nts de mors posent un problème de reconnaissance et parfois de confusion entre un mors et une extrémité de ban·e, et no us n'avons donc retenu que les exemplaires pour lesquels nous étions certain de l' identification. L'un appartient au type A (n° 23 1), l'autre au type B (n° 232). 3 CISELETS. (n° 233 à 240) Nous avons reconnu de façon plus ou moins certaine huit ciselets que no us associons au travail du métal. Le ciselet est un outil qui sert à décorer une surface en enlevant de la matière ou simplement en la striant. Ces outils se caractérisent par un fin tranchant plat à deux biseaux. La distinction entre les ciselets qui servent donc à la décoration et les burins n'est pas toujours év ide nte et se base entre autre sur la massivité du tranchant et l'écrasement de la tête. 46 47 Nous avons établi une typologie (fig. 27) qui se base sur la morphologie de l'objet. Trois types se dégagent : -0 - -0 - -o - -v type 1 type 2 type 3 Fig. 27. Typologie des ciselets. • Type 1. Ce type se carac térise par une tête plate suivie d'un manche massif prolongé d 'une tige plate. Trois ciselets (n° 233 à 235) appartiennent à ce groupe dont deux (n° 233, 234) ont un manche plus fin dans la partie médiane ce qui leur donne une forme ergonomique. • Type 2. Les ciselets ont une tête en volume, un corps massif renflé dans la partie haute qui s'affine ensuite jusqu'au tranchant. Le ciselet n° 236 a la forme générale des alênes du type 3 mais en diffère par sa taille (une vingtaine de centimètres) et surtout par la partie active, ici un petit tranchant. Le ciselet no 237 a une tête en clé de violon ce qui permet de bien la saisir entre deux doigts. Cette morphologie permet donc de mainteni r, tout en exerçant une pression sur l'outil, d'une main. • Type 3. Les ciselets de ce groupe ont une forme assez simple qui consiste en un corps que l'on pourrait qualifier de tige et un tranchant fin. Deux exemplaires conservés au Musée de Châtillon sont de ce type (no 238, 239). Enfin, un dernier objet (n° 240) a été classé avec les ciselets mais sans grande conviction. L ' incertitude quant à son interprétation nous a conduit à ne pas créer de type particulier pour cet objet. D'un point de vu descriptif il pourrait s'approcher du type 2 car il a une tête en volume, un corps qui n'est pas massif mais large et plat qui s'affine jusqu'à un hypothétique tranchant. Il semble possible que cet objet ait été intégré dans une pièce de bois peut être à la manière d'une lame de rabot. 4 BURIN, POINTEAU. (n° 241 à 258) 47 48 Nous employons le terme de burin pour désig ner des outils que nous associons au travail des m éta ux. Lo rs du premier tri deux catégories (fig. 28) sont apparues nettement : les burins pointus de section ronde et les burins plats à tranchant qui sont des petits ciseaux. 0 • Type 1. (n° 241 à 249). Les burins du premier type se caractérisent généralement par une tête écrasée prolo ngée - -0 par un corps rond qui s' affine pour former une po inte. Ils ont une taille qui varie entre 100 et 170 mm avec surtout deux catégories : 100- 120 mm et 140- 170 m m. Ce type type 2 type 1 Fig. 28. Typologie des Burins. de burin peut servir à percer du métal et à agrand ir des tro us. E n to ut huit burins du type " à é largir" sont conservés. No us incluon s un autre burin (n° 249) qui a une section carrée mais qui pouvait remplir les même fo nctions que les burins ronds. • Type 2. (n° 252 à 258). La deuxième série regroupe des burins de section rectangulaire qui servent à sectio nner ou découper une pièce de métal. Ils ont une tête plate qui présente souvent des traces d'écraseme nts . le corps de section rectangulaire o u caiTée est terminé par un tranchant à deux biseaux qui pe ut être moins lar ge. Sept burins droits ont été recensés do nt six réunissant à peu de chose près les mêmes caractéristiques. Le septième (n° 258) est beaucoup plus grand et sa morphologie est différente. No us distinguons deux autre pièces que nous appelo ns pointeau. Cette dénomination se base sur la forme de la tête qui con siste dans les deux cas e n une petite excroissance. Morphologiquement il sont opposés car le n° 250 est de sec tion ronde et fi nit en pointe, alors que le n° 251 a une forme bi-conique de sectio n carrée assez similaire aux saumons que le fo rgeron utilise . Ces objets peuvent remplir la même fonction q ue les burins du ty pe 1. 5 LES LIMES. (n° 259 à 265) La lime est un outil abrasif destiné à enlever de la matière. C'est une barre d ont la section est variable (ronde, demi-ronde , triang ulaire ou plate), sur laquelle ont été taillées des dents à l'aide d' un ciseau . Ces dents sont disposées à intervalles réguliers et l'écart varie selon la matière travaillée et le résultat voulu. Les limes romaines sont généraleme nt caractérisées par une taille horizontale. Les auteurs ont remarq ué que ce type de taille est le mo ins pratiq ue car l' évacuation des déchets se fait très mal et bouche rapidement l'intervalle entre les dents, re ndant 1' action inefficace. On constate que plus l' écart entre les dents est réduit plus le matéria u travaillé est dur. Cela implique également que les limes à métaux ne soient pas toujours reconnues car une fine couche de corrosion suffit à les masquer et la radiog raphie apparaît alors comme la mei lleure solution pour une identification rapide. 48 49 Nous ne présentons que les limes pour lesquelles nous avons reconnu des dents à l'exception d'un exemplaire. Six limes sont conservées à Châtillon-sur-Seine elles sont toutes à soie. Les limes n° 259 et 260 sont du type demi -ronde. Sur la lime n° 260, corrodée, aucune dent n'est visible mais la forme générale de l' objet la rapproche d'une lime demi-ronde. La lime n° 26 1 se rapproche également du type demi-ronde, mais la section est très aplatie et la forme très ovale. La taille horizontale n'est visible que sur le dos de 1'outil. Le site a également livré deux limes très similaires (n° 262 et 263). Ces limes mesurent environ 25 cm et sont de section rectangulaire. La taille est horizontale. Une autre lime (n° 264) est de section rectangulaire mais de dimensions plus réduites. Quelques dents semblent visibles. La dernière lime (n° 265) entre dans la catégorie des limes à scies. Elle se caractérise par une section triangulaire isocèle très allongée. La taille de la lime est en arête de poisson ; d'après A. Duvauchelle ce type de taille oblique ne se retrouve que sur ces limes. La tranche est également pourvue de dents qui sont épaisses et horizontales. 6 BOUTEROLLES. (n° 266 et 267) La bouterolle est utilisée pour enfoncer des rivets ou des clous à tête en volume. Elle permet d'éviter d'abîmer la tête du clou par un martelage direct. Ce type d'outil est surtout utilisé pour les clous de décoration pour lesquels la tête ne doit présenter aucune trace. L'enfoncement du clou doit se faire avec le moins de coup possible en frappant fort, la tête de la bouterolle est donc généralement écrasée. Le corps s'affine de la tête vers la partie active. Celle-ci est ronde sur le tour et creuse à l'intérieur pour recevoir la tête du clou. Deux bouterolles sont conservées à Châtillon. Bien que de hauteurs différentes, le diamètre de l'ouverture ainsi que la profondeur du trou sont identiques. Comme nous l'avons déjà précisé il est regrettable de ne pas avoir de contexte de découverte car il aurait été intéressant de constater si ces deux outils proviennent du même ensemble ou non. 7 EMBOUTISSOIRS. (n° 268 à 270) L'emboutissoir est un outil utilisé pour le travail des métaux et notamment des tôles ou plats. Il est utilisé pour bosseler une surface plus finement qu'avec un marteau, et/ou pour la décorer. Le principe de l'outil est très simple: il consiste en une extrémité ronde et bombée, un corps massif et un plan de frappe ou tête qui présente, si l' outil a été utilisé, de forts écrasements. Il est généralement utilisé lors de la mise en forme ou de la finition (décoration). Vertault a livré trois exemplaires dont deux (n° 269, 270) que nous identifions de façon certaine et un (n° 268) qui nous laisse plus perplexe vu la forme du corps. Les trois sont de modules différents pour la partie active. 49 50 8 CISAILLE. (n° 271) Nous employons le terme de cisaille pour qualifier l'objet n° 271 (fig. 29). Vertault a livré un outil dont nous comprenons le principe de fonctionnement mais pas la manière de l'utiliser. En effet plusieurs points nous posent problème et nous tentons de proposer ici des hypothèses qui ne doivent pas apparaître comme des certitudes. Plu sieurs certaines : choses sont - L'objet peut s 'écarter et se ressen·er et chaque branche est p ou r vue d'une lame à tranchant. La fonction es t donc de couper. - Une des bra nc hes est pourvue de deux éléments de Fig. 29. Cisaille de Vertault. fixation qui indiquent que cette partie est fixée sur un élément dur, mobile ou non. Nous pensons donc que seule l'autre branche est réellement mobi le. - La patte de fixation hémi-circulaire doi t être fixée sur le dessous. Ce point nous paraît difficilement compréhensible car une telle patte de fixation se retrouve généralement sur le dessus mais dans ce cas l'objet ne peut pas fonctionner. Nous pensons qu'elle était fixée sur un tasseau ou une planche par exemple. 9 ENCLUME. (n° 272) L'enclume est un instrument nécessaire pour tous les travaux liés au métal. Les formes sont ensuite très variables et elles peuvent peser de quelques grammes à plusieurs centaines de kilogrammes. Cependant les enclumes de gros volume sont rares voir inconnues pour les périodes antiques. C'est pour la période de La Tène que nous connaissons les plus grosses enclumes dites à corps (Duvauchelle 1992), du moins en plusieurs exemplaires. La deuxième catégorie d' enclume est celle des enclumes à tige qui regroupe les enclumes que l'on fixent dans une pièce mobile de bois par exemple. L'enclume ou enclumette de Vertault appartient à cette deu xième catégorie. Elle est constituée d' un corps carré, massif, de quelques centimètres de côté et d'une tige pointue. Le problème posé par cet objet est que sa forme ne permet pas de déterminer si cette pièce était utilisée dans un atelier ou si elle est associée aux travaux agricoles en tant qu 'enclume à rebattre les faux . L' écrasement de la table et la forme de la tige nous semble plutôt des éléments en faveur d' une utilisation en atelier. 50 51 10 TRANCHES À FROID. (n° 273 et 274) Les tranches à froid sont assez rares sur les sites en raison de leur complexité technique. En effet, la qualité du métal qui les composent doit être supérieure à celle du métal à couper. Le ciseau à froid de Vertault n° 273 à une tête écrasée suivit d'une courte tige ronde. La lame est très épaisse et très large. Le métal, à l' œi l nu, semble être de très bonne qualité. Nous présentons également un autre objet (n° 274), dont la lame a disparu, qui se rapproche morphologiquement du n° 273 11 COMPAS. (no 275 à 278) Le compas est un instrument et non un outil. Il sert à mesurer et à tracer. Il est utilisé pour différents matériaux comme la pierre, le bois, le métal, la terre cuite, etc .... Il est composé de deux branches pointues en bas et ェッゥョセ・ウ@ en haut par un rivet. Le compas antique est appelé à pointe sèche car ses deux extrémités sont en métal. Quatre compas sont conservés dans les vitrines du musée. Trois (n° 275 à 277) sont de grandes dimensions, environ 20 cm, et le quatrième (n° 278) est un petit compas d'environ 10 cm. Le n° 275 a une articulation débordante. 12 LES PELLES À FEU. (n° 279) Nous nous contenterons de signaler un exemplaire de pelle à feu, instrument et non outil que l'on peut utiliser dans les forges. F. OBJETS À FONCTION INDETERMINES 1 POINTES À DOUILLE. (n° 280 et 281) Ce type d'objet pose d'emblée un problème d'identification. Suivant les auteurs et quelques détails morphologiques pas toujours reconnaissables elles peuvent être considérées comme des talons de lances, des chandeliers, des pics, etc .... Nous avons donc choisi d'employer le terme général de pointe à douille. Ces objets ont été placés de façon arbitraire dans 1' outillage car lors de 1' inventaire du mobilier métallique en 1998 ils ne semblaient appartenir à aucune autre des catégories que nous avions définie. Nous avons définie deux groupes qui se distinguent par leur taille : 10-15 cm et 20-30 cm. Dans la première catégorie, un autre critère est la section de la tige que nous considérons comme la partie active ; elle peut être carrée ou ronde. 51 52 ................... ' ... ______-, セ@ 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 Nous ne proposerons pas d'hypothèse pour cette première catégorie faute de parallèles. Pour la deuxième catégorie, les parallèles restes rares m ais nous avons trouvé dans Espérandieu une stèle conservée au musée de 11 Il 1-1 Nîmes qui présente deux outils de jardinage : une faucille et un Fig. 30. Espérandieu plantoir. Ce plantoir, au vu de la stèle (fig. 30), semble être formé T. 1 no 470, détail. d'une pointe à doui lle en fer et d'un manche ou poignée en bois. Nous n'affirmons pas que les pointes à douille de Vertault sont des fers de plantoir mais l' hypothèse méritait d' être sig nalée. 2 DOLABRE/HACHE-CANNE. (n° 282) La delabre est un outil servant à la fois de hache et de pic. L'iconographie de cet outil est riche surtout au travers de l'iconographie publique et monumentale (colonne Trajane, colonne de Marc Aurèle). Son utilisation ne semble pas liée à un métier puisqu'on la voit utilisée pour abattre des arbres, défoncer des murs, creuser le sol. Elle est d'ailleurs présentée comme un des outils emblématiques du génie romain grâce à sa polyvalence. A. Duvauchelle signale que l'on peut différencier les exemplaires militaires, des civils par leur taille plus importante et la présence d 'œillères. L'exemplaire de Vertault présente un tranchant plus large que le corps et une pointe courbe aplatie. Si la forme de cet objet est bien attestée (Pietch pl. 3 n°42) la taill e de notre exemplaire pose plus de problème. En effet, la légèreté et les dimensions de 1' objet ne paraissent pas le rendre fonctionnel et tendent à le classer comme ou til miniature. Cependant J.P. Guillaumet nous a montré des haches cannes modernes utili sées par les bergers tout à fait semblables. Cette interprétation n' est bien sûr qu ' une hypothèse, mais ces instruments pastoraux sont attestés dès le Hallstatt. Il faut égale ment signaler qu'un outil similaire est représenté sur la stèle d'un boucher conservée au musée de Vérone. Dans cette partie nous avons présenté les outi ls en identifiant le m atériau sur lequel ils sont utilisés. Nous nous sommes basé sur le ur caractéristiques techniques pour la plupart et par élimination pour quelques uns. L'outillage de Verta ult apparaît comme varié et riche. Il est assez similaire à d'autres vicus comme Alésia (Martin 1971). Quelques outils apparaissent où sont reconnus pour la première fois comme la dame, ou la scie à pierre par exemple. Nous n'avons pas ou prou parlé des métiers qui peuvent être liés à l' outillage pour le fa ire dans la partie suivante. 52 53 LES VIROLES La virole est une bague en fer qui assure le maintien du manche sur un outil à soie. Cette virole est destinée à empêcher le manche d'éclater. Sur les outils à manche en bois à percussion directe il y a généralement deux viroles ; une qui serre le manche au niveau de la partie haute du manche, et une à l'autre extrémité. Les viroles se distinguent des anneaux par leur section plate. Il existe également des bagues de serrage qui ont uniquement une fonction de serrage d'un outil contre un manche: c'est le cas par exemple des faux où la soie n'est en fait pas enchâssée dans une pièce de bois mais collée contre et serrée par une large bague parfois carrée. II CATALOGUE Voir le VOLUME II III SYNTHESE 1 Les métiers attestés par l'outillage Dans cette synthèse nous allons tenter de reconnaître des métiers au travers du seul témoignage de l'outillage. Ce principe s'est imposé à nous car l 'absence d'inventaire lié aux fouilles ne permet pas de relier un outil à une structure ni à d'autres objets. Nous étudierons les outils qui sont caractéristiques d'une profession. En effet la détermination du matériau permet de limiter les possibilités à un type d'artisanat mais non à un métier particulier. Cette démarche nécessite l'aide de différentes sources comme les ouvrages spéciali sés et 1' iconographie antique. Nous conserverons la trame les grandes catégories de matériaux. Le but n'est donc plus de dire lorsque cela est possible que tel outil sert à travailler un type de matériau mais qu ' il est uniquement utilisé par un artisan. Nous ne présenterons donc pas tous les outils préalablement étudiés mais seulement les plus significatifs. Nous ne proposons pas un inventaire exhaustif des différents artisans de Vertault mais à l'inverse limitons à "outrance" les propositions en nous basant sur les seules informations apportées par l'outillage. A. LES METIERS DU BOIS. 53 54 1 Le menuisier. Comme nous l'avons déjà préci sé tous les modèles de scies utilisées par le menuisier sont présentes à Vertault. Ce métier est bien sûr attesté sur la plupart des g rands sites mais nous .. Fig. 31. Scie moderne. . ............ Scie moderne avec lame antique superposée. Bermpohl 1984, p 201. pouvons associer de manière certaine une série de scies que seul le menuisier utilise . La première, la scie à parquet (n° 12) a d'ailleurs vu sa forme définitive fixée dès l'antiquité. La figure !1° 3 1 no us montre que la superpositio n du modèle de Vertault sur celui présenté dans l'ouvrage de Bermpohl (Bermpohl 1984) colle à l'identique, jusqu'à l'emplacement des trous de fixatio n. Les scies à chevilles sont également caractéristiques de la caisse à outil du menuisier. Les autres scies peuvent se retrouver chez d' autres artisans du bois. Sur les quatre lames de rabots reconnues nous rattachons le fer de bouvet (n° 28) au travail du menuisier. Ce type de fer est utilisé par cet artisan presque exclusivement. Sur l'ensemble des soixante dix huit outils pour le boi s trois seulement sont attribuables à la menuiserie de manière exclusive. 2 Le tabletier marqueteur. Nous associons vo lo ntairement ces deux méti ers qui pouvaient n' en fa ire qu'un dans l'antiquité. Nous pe nsons que ces de ux métiers demandent des compétences particulières identiques et donc seul le matériau permet de les distinguer. Ils utili sent d'une manière générale les mêmes outils et notamment de petits outils de précision. La scie n° 15 correspond exactement aux scies à placages utilisées par les marqueteurs actue ls. Dans la série des petites scies (n° 20 à 24) certaines ont dû appartenir à un artisan tabletier et/ou marqueteur. La finesse des dents et leur forme parfois inhabituelle té mo ignent de la spécialisatio n de ces outils que l'on retrouve chez ces artisans. Aucun éléme nt ne permet de l'affirmer mais le couteau scie (n° 24) pourrait tout à fait être utilisé pour former les fines dents des peig nes e n os. 54 55 @ .. セ --::::-.:-:r--,,,. セ セ M ᄋM Mセ@ S·-=== Le dernier outil que nous rattachons à cette profession est la mèche de drille (n° 78). Cet outil comme nous l'avons expliqué a une partie active formée de trois pointes qui laisse une marque similaire à celle que 1' on peut retrouver sur les jetons en os ou en boi s (fig. 32). La forme de l 'emman chement (creux) s'expliquerait alors par le fait que la charge exercée sur l'outil n'est pas trop importante. Fig. 32. (Roussel 1988, p 185) 3 Le tonnelier. La présence d ' un tonnelier est incertaine car elle repose sur un seul outil dont l'identification est hypothétique un cochoir ou coupe mérain. Cet outil est comme nous l'avons expliqué utilisé par le tonnelier pour encocher ses douves avant de les relier. 4 Le bûcheron. Les bûcherons étaient bien évidemment présents sur le site de Vertault et plusieurs haches nous le suggèrent, cependant celles-ci ont pu également être employées par d'autres artisans. Seule la hache n° 33 avec ses trois kilos et sa forme rectangulaire a pu être seulement utilisée par un bûcheron. Tous les autres outils nou s rappellent que Vertau lt devait abriter son lot de charpentiers et autres artisans du bois. Une stèle (Manning 1985) que nous présentons en entier est d' ailleurs fort intéressante (fig.33). Elle mélange des outils pour le travail du bois (drille, hermine tte , .. . ) et d'autres pour le travai l du métal (marteau, enclume, pince) présents sur le site de Vertault. Nou s pensons voir dans ces deux personnages des charpentiers. Nous savons et cette stèle l'illustre que le Fig. 33. Manning 1985, pl. I. 55 56 charpentier n' utilise pas que des outils pour le bois mais également q uelques outils pour le métal pour la quincaillerie (agrafes, clous) dont il peut avoir besoin occasionnellement. Sur la représentatio n sui vante deux hommes au travail sont représentés avec différents outils Fig. 34. W amser 2000, p 132. Stèle du musée de Metz comme un drille, un rabot et une sorte de hachette (personnage de droite). Ce relief peut figurer deux charpentiers mais également deux menuisiers. On comprend mieux pourquoi il est dangereux de vouloir rattacher systématiquement un outil à un métier. Les ciseaux, bédanes, gouges, tarières resteront donc sans attribution. B. LES METIERS DU CUIR. Le cordonnier. Pour cette catégorie la démarche à é té légère ment d ifférente . Nous sommes en effet parti 57 d'une représentation figurée (fig. 35) pour identifier un outil à tête en volume et corps renflé qui est représenté (seconde lig ne à gauche) mais dont nous ne connaissions pas la fonction exacte (burin, ciselet, poinçon, alê ne, ... ) .. Ce relief est une plaque en terre cuite découverte à Ostie (Italie) identifiée comme la représentation d'un forgeron (Daum as 1962) ou comme celle d' un rémouleur (catalogue Ostie 2001). Nous pensons pour notre part que c'est celle d'un cordonnier. Nous avons étudié ce relief comme si nous étions face à un ensemble clos. Il nous a rapidement semblé que bon nombre d'outils pouvaient se rattacher à ce métier : le couteau demi lune, les différentes lames, les deux emporte-pièce (en bas à droite), les forces et l'anneau que nous pensons pouvoir être un couteau de corroyeur. L'enclume et le marteau sont également présents dans 1' atelier du cordonnier. L'outil que nous cherchions s'avère être un type d'alêne trouvé en plusieurs exemplaires à Vertault. Après cette digression nous tenons juste à faire remarquer la présence de scies à montures, outils que l'on associe jamais avec le travail du cuir. Or nous savons par différentes découvertes que les semelles des chaussures peuvent être en bois et donc la présence de ces scies s 'explique alors facilement. L'absence de contexte nous contraint à rester prudent et nous associons au métier de cordonnier uniquement les objets q ui ne servent que pour le cuir. Nous rattachons donc à ce métier les alênes (n° 102 à 115), une griffe à frapper (n° 120) et avec plus de prudence les quatre couteaux à lame courbe (n° 121,122,123 et 125). C. LES METIERS DE LA PIERRE. 1 Le mosaïste. Le mosaïste est-il un décorateur ou un tailleur de pierre, exécute t'il tout le processus ou seulement la partie décorative?. Toujours est-il que nous pensons reconnaître dans l' outil n° 140 un marteau de mosaïste. L'artisan utilisait ce marteau pour casser les tesselles en cube. La présence de cet outil n'est pas surprenante lorsqu'on imagine la richesse décorative de certains bâtiments dont les thermes. 2 Le tailleur de pierre. Plusieurs outils sont rattachés au travail de la pierre mais ils ont aussi bien pu appartenir à un tailleur qu'à un sculpteur. Dans cette optique nous ne retenons que deux outils utilisés uniquement par le tailleur de pierre. Le premier est la scie à pierre ( n° 14 1) qui peut être employée sur des pierres dures comme le marbre mais pour des travaux de dégrossissage et non de sculpture. Le second outil est un ciseau à louver (n° 155). Comme nous l'avons précédemment expliqué ce ciseau est employé pour creuser des trous aux parois obliques où vient se loger une louve (instrument en fer utilisé pour soulever des blocs de pierre). 57 58 3 Le maçon. Seules les truelles nous paraissent être des outils caractéristiques du maçon. Sept truelles sont conservées à Châtillon parmi lesquelles ne fi gure aucune truelle de gros module. Les truelles de Vertault s' apparentent plus à une étape de fini tion qu'au gros œuvre. Nous signalons tout de mê me le marteau n° 139 dont la forme est celle des pics util isés pour faire tomber le mortier ou l' enduit. D. LES METIERS DE L'AGRICULTURE. 1 L'agriculteur. Le soc et les dents de herses témoignent d' une agriculture extensive, les autres outils pouvant être des instruments de jardinage. Nous avons exclu le coutre de provenance douteuse. La faux déj à bien répandue dans l' antiquité atteste de la culture fouragère. Il est assez surprenant de trouver des dents de herses dans un vicus surtout que les carnets de fouilles font état de la découverte de c inq dents groupées dans un habitat. 2 Le vigneron ? . Sans rentrer dans la grande ques ti on de l'appari tion du vm en Gaule et notamment en Bourgogne nous signalons la présence de plusieurs serpes ide ntiq ues que les au teurs modernes (Hermann 1996) assimilent à des serpes à échalas (sorte de tu teurs) utilisées pour la vigne. Cette hypothèse bien que séduisan te ne peut se véri fier. D'abord il aurait fallu que ces serpes se trouvent dans un contexte de pressoir par exemple ou qu 'elles soient associées à des té moignages carpologiques de cultures viticoles. La nature géologique du plateau de Vertault, sans être idéale, peut être favorable à la culture du vin. E. LES METIERS DU METAL. Sur la soixantaine d'outils classés dans le travail du métal très peu nous permettent de dégager un métier. Le type d' outil qui apporte le plus d'informati ons sont les marteaux. E n effet si toute une série est inexploitable du fait de leur forme trop courante certains exemplaires sont très particuliers. 1 Le forgeron. Le marteau n° 220 atteste sans ambiguïté de la présence d 'un forgeron. Cette constatation qui semble logique n'est cependant pas reconnue de manière certaine au travers des structures. Vu 58 59 l'importance de la ville on peut supposer que Vertault possédait plusieurs forgerons mais l'outillage de ces artisans ne nous est pas parvenu. 2 Le chaudronnier. Nous reconnaissons dans le mobilier de Vertault deux marteaux de chaudronnier (n° 221 et 222). Cet artisan qui travaille la tôle, utilise des mar teaux de formes caractéristiques qui doivent étirer ou bomber le métal sans Je marquer. Tous les autres outils nous rappellent la présence de dinandier, de ciseleur et même peut être d'orfèvre mais nous ne pouvons pas les rattacher avec certitude à tel ou tel métier. Pour conclure ce bref aperçu il faut rappeler que la démarche est volontairement limitative mais elle assure une certaine rigueur dans les constatations et limite de fai t les erreurs. La plupart des méti er s sont attes tés à Vertault mais l' on peut s'étonner de la sous représentation de certains ; nous pensons notamment ici au forgeron. Il apparaît intéressant de multiplier ce type d 'étude sur des sites similaires pour vérifier ::;ile ::;ite de Vertault est dans un ensemble homogène ou s i il apporte des caractéri stiques différentes du point de vu de l 'artisanat. Le manque de comparaison ne nous permet pas encore de répondre à cette question. Un aspect de l'artisanat et donc de l' outillage que nous n'avons pas développé est la part de 1' arti sanat mobile. E n effet nous ne pou vons p as préciser si le mosaïste que nous reconnaissons était un artisan du site à plein temps ou si il est juste resté le temps d 'exécuter sa commande. Ce point est important car il change la perception de 1'artisanat en contexte de vic us. II répartition spatiale des données de fouille. Il est intéressant maintenant de procéder par une autre démarche en se dégageant de l'obj et archéologique pour ce concentrer uniquement sur les constations de la fou ille. Nous avons amorcé un projet de répartition spatiale des objets en nous basant uniquement sur les carnets de fouille qui sont extrêmement nombreux pour le site (3700 pages manuscrites). Par manque de temps ce projet n 'a pas pu aboutir pour l' instant mais nous pouvons déjà présenter quelques conclusions. Ce type d' étude, mené sur la répartition des objets découverts à Condésur-S uippe, apporte des résultats probant qui montrent que J'étude des artefacts peut permettre de caractériser des structures non reconnues. Cette étude intègre tous les types de matériaux Ne pouvant rattacher les objets du musée à un contexte de découverte comme nous le pensions au début, nous avons décidé de mener cette étude à part. Ce travail qui passait par la 59 60 relecture de tous les carnets fut g randement facilité par le fait que ces carnets ont été retranscrits sur informatique et par l'aide constante de M . Jouin. La première étape fut donc de rechercher toutes les mentions d'outillage dans ces carnets qui compilent plusieurs dizaines d'années de fouilles. Nous avons ensuite supprimé toutes les mentions doubles (un outil pouvant être mentionné lors de sa découverte et lors de son arrivée au musée). Nous avons retenu 383 mentions distinctes d 'outil s. Ce chiffre est d'ailleurs étonnant car il y a une différence d ' une centaine d 'obj ets entre ceux, reconnus sur la fouille, (383) et ceux conservés au musée (282). Les objets ont-ils disparu, se sont-ils fractionnés, estce une mauvaise reconnaissance sur les fouilles, ou une sous-interprétation de notre part. Nous avons ensuite créé une base de données avec le numéro de secteu r, le numéro de structure, le type de structure et une description standardisée de l'objet. Ce premier tri réalisé nous avons placé les points sur le plan pour pré-visualiser les zones de découverte. Il en ressort une nette concentration dans les secteurs limitrophes du forum. Les graphiques que nous présentons appartiennent à cette première étape et ne constituent pas les résultats définitifs de l' étude. Le premier graphique présente le nombre d 'outils par secteur (graphique 1). Cette première mise e n image nous permet de constater que troi s groupes se dégagent nettement: Le premier est celui des secteurs ayant li vrés moins de dix outils. Sur les onze secteurs concernés sept contiennent moins de cinq outils et qu atre de six à huit. Le deuxième englobe les secteurs ayant livré entre 10 et 40 outils avec surtout des ensembles situés entre une vingtaine d'outi ls et une quarantaine. Le dernier groupe se distingue très nettement. Il regroupe les secteurs 51 et 52 qui ont livrés respectivement 70 et 64 mentions d 'outill age. 60 61 Nombre d'outils par secteur 80 70 70 64 60 - 50 - 42 r- 40 - 36 -- 30 - 30 - 24 21 -- - 20 - - - - - - 19 セ@ Î 0 f--- M セ@ 11 - - n .., ..,""' セ@ ... iJ' - $? ..... セ@ セ@ セ@ iJ' iJ' セ@ ... ... ... ..., .... .... ,..., セ@ セ@ セ@ セ@ ... ... ... iJ' iJ' If If If If If If iJ' iJ' .., ..... セ@ ... iJ' If( 8- - - 6 r ョセ@ 2 0 -1-8 - .... o\. セ@ セ@ セ@ ..... ..... セ@ -8 6 r 3 n l>,;J - - $? .., ..,,.., ..,..., ..,.., .., セ@ セ@ セ@ l>,;J セ@ セ@ セ@ 2 2 &l セ@ セ@ ... ... ... .!' .!' ... ... ... ... .!' iJ' iJ' LJ LJ iJ' iJ' iJ' iJ' I.J If If If If If If If If lt If iJ' 4 nnn R· ...,n 1 2 cd" セ@ セ@ セ@ セ@ セ@ ... .!' ... LJ iJ' iJ' If( If If セ@ ... iJ' If Graphique 1. Le second graphique présente le nombre d'outils par type de structure (graphique 2). Les structures présentées sont celles qui ont été définies par les fouilleurs. Une étude complète de celles-ci permettrait certainement de COITiger certaines eiTeurs. II ressort néanmoins que les deux tiers des outils mentionnés proviennent soit d'une pièce d'habitat (125), soit d'un sous-sol (103). Seulement trente outils, moins d ' un dixième (30) ont été trouvés dans un contexte d' atelier. 61 140 125 .-- 120 103 .-- 100 80 60 40 - 3o 30 .-- 20 r- - 1-2 1-- 7 n 0 セ@ セ@ セ@ .&.ç !b !\l Mセ@ セ@ s::: 1-..,o セ@ セ@ セ@ nn 5 n (:(1 . 9 _ L5_1 _ Il セ@ ᄋセ@ :::r .o l. セ@ セ@ 3 ;:1 ᄋセ@ ::J ,<.1 セ@ t:J セ@ Q: セ@ :::r セ M 0 to; (1 " Bセ@ セ@ 1-3- g- - ョセ@ セ@ セ@ ,<? セ@ 11') !.,1 - 1:;1 i . :t; .$ ll;- '#..., セ@ セ@ ..::::: _0 # M セ@ D ;s Ç>:'1 ウセ@ セ@ Mセ@ ᄋセ@ ·:'>;". ⦅サセ@ -l セ@ ..!J"' jNセ@ '\tl 1 {.1 セ@ .CJ :.rJ Q, セ@ - ·ta- è セ@ n.. Graphique 2. Nous présentons ici la liste des mentions d'outillage des secteurs 51 et 52 avec les différents éléments mentionnés et le code de description (tableau 1). SECTEUR N" type de structure act 51 1 sous-sol 51 1 puits 51 51 51 51 description broche en fer de 48 cm avec anneau cisaille {petite lame) 51 51 51 1 1 1 1 1 1 2 cour habitat cour cour cour cour habitat ciseau ciseau à douille morceau à deux crochets doubles pincette en f er hache à tète cassée 51 51 51 51 2 3 3 3 habitat habitat habitat habitat mèche à gouge cisaille cisaille (lame de) cisaille (lame de) 51 51 51 51 51 51 3 3 3 3 3 3 habitat habitat habitat hab itat habitat habitat herse {dent) herse (dent) herse (dent) herse {dent) herse (dent) mèche dent cassée dent cassée 62 63 51 3 habitat mèche à pierre 51 4 habitat 5 cour/sous-sol fourche (petite) à trois fourchons recourbés douille pelle en métal blanc douille (grosse) 51 51 51 51 51 51 51 51 51 51 5 cour/sous-sol 6 habitat 6 habitat 7 habitat 7 habitat 9 puits 1 0 habitat 1 1 couloir 1 1 couloir lame (tranchant de bourrelier) cisaille (lame de) dent cassée gouge à douille grattoir en bronze ciseau en bronze poinçon carré avec tète 51 51 51 1 2 co ur (artisanale)? 1 2 cour (artisanale)? 1 3 habitat pique à douille force 51 51 51 1 4 habitat 1 5 sous-sol 1 6 fosse 1 6 fosse 51 51 51 51 51 51 51 51 51 51 1 8 habitat/pu its 20 habitat/foye r 2 1 habitat/puits 22 habitat 23 habitat 23 habitat 23 habitat 24 sous-sol 51 51 25 habitat 25 puits 25 habitat 25 habitat 51 26 sous-sol 51 51 51 51 51 51 51 26 sous-sol 26 sous-sol 26 sous-sol 27 habitat 28 cour 28 cour 30 cour 51 51 51 51 31 boutique 31 bou tique 32 puits 32 atelier de potier 51 51 51 33 cour/sous-sol 33 cour/sous-sol 34 habitat 51 51 51 51 34 34 34 35 51 habitat habitat habitat cours/jardin ciseau aiguille (grande) outil en cuivre formant fourche cisaille piochon rond d'un coté plat de l'autre hache de 18 cm pesant 1650 g force dans le foyer branche de tenaille scie à main de 40 cm de L et de 7 cm de large manche en bois dent de rateau pioche (dent de) pioche (dent de) fourche pour faire les fil ets (fourche des deux cotés) cisaille (paire de) douille pince pince ciseau force pique à douille pique à douille avec un anneau douille morceau de fer à trois pointes virole en cuivre dent de rateau poinçon poinçon ciseau à douille force ciseau plat pioche large ciseau ciseau dit bédane marteau pique à douille en forme de flèche dent de ratea u 63 64 51 52 35 cours/jardin 1 habitat scie cisaille((lame de) (dessin) 52 52 52 1 habitat 1 habitat 1 habitat 52 52 52 1 0 habitat 1 1 puits 1 1 fosse morceau de fer carré de 34 cm de L fourche, à douille mèche (bout de) poinçon 52 1 1 fosse 1 2 sous-sol 1 2 sous-sol 1 3 habitat/fourneau poinçon carré de 1 cmx1 ,5 très pointu compas (branche de petit) très pointu mèche en acier douille en fer 1 3 habitat/fourneau 14 habitat poinçon (dessin) poinçon (gros) 1 5 habitat 1 7 habitat 1 7 habitat 1 7 habitat 1 7 habitat 1 7 habitat 1 7 habitat 1 8 sous-sol outil en fer demi creux et fendu ciseau à douille recourbé de 27 cm de long ciseau a manche en bois hachette lame de 20 cm de L sur 6 de 1 et 12 cm de manche marteau à deux pannes vrille de charron de 29 cm de L ciseau à? 52 52 1 8 sous-sol 1 9 habitat 2 habitat dent de rateau dent de rateau aiguille (demi) à repriser 52 52 52 52 2 habitat 2 habitat 20 couloir 20 couloir mèche outil en forme de racloir dent de rateau poinçon 52 52 52 21 circulation 22 habitat 23 habitat 23 habitat 24 circulation peigne à chanvre hachette en fer pique à douille 52 52 52 52 52 52 52 52 52 52 52 52 52 52 52 52 52 25 52 52 52 52 26 26 26 26 52 52 52 52 52 52 52 52 26 26 27 27 27 27 27 27 52 52 52 crochet de chiffonnier à douille hachette poinçon carré crochet à douille de chiffonnier faux (lame de) sous-sol ciseau sous-sol sous-sol sous-sol compas couperet à douille douille en fer sous-sol sous-sol atelier en atelier en atelier en atelier en atelier en atelier en 28 habitat 28 habitat 28 habitat sous-sol sous-sol sous-sol sous-sol sous-sol sous-sol truelle avec manche de fer truelle avec virolle et reste de bois ciseau ciseau crochet de chiffonnier à douille douille avec bord en scie mèche poinçon force force avec crochet force avec ressort 64 65 52 52 52 52 52 29 sous-sol 29 sous-sol 29 sous-sol 29 sous-sol 3 atelier 52 52 52 4 cour 5 sous-sol 52 52 52 52 52 52 52 4 cour 5 sous-sol 5 sous-sol 5 sous-sol 6 6 9 9 atelier atelier habitat habitat ciseau (petit) douille force navette à filet scie mèche mèche ciseau lime mèche mèche force pique à douille pique à douille serpe (demi) Tableau 1. Toutes ces données ont été retranscrites pour pouvoir être utilisées sous un logiciel de type S.I.G. (Mapinfo®). Ce dernier permet de mélanger plusieurs critères de recherche et de visualiser par exemple sur le plan un type d' outil dans un type de structure. Nous n'avons pas pu procéder à cette étape par manque de temps mais les données étant acquises, ce travail pourra ce faire ultérieurement. 65 66 CONCLUSION. Pour conclure d'une manière générale cette étude il convient de rappeler certains éléments qui se dégagent : L' outillage d' une manière générale ne saurait être étudié correctement en étant dégagé de tout contexte et de toute vision chronologique. L'outillage de Vertault caractérise un certain nombre de métiers de "base" que l' on retrouve sur la plupart des agglomérations secondaires. Il ressort cependant que certains outils ne sont pas fréquents voir uniques et nous espérons que la reconnaissance de ceux-ci va conduire les fouill eurs et les chercheurs à regarder différemment certains objets de leur mobilier. Nous espérons avoir mis en évidence l'importance des ouvrages généraux et même scolaires pour la reconnai ssance et la compréhension de l 'outillage. dans la mê me optique nous insistons également sur l'importance des sources iconographiques et des textes. Bien que nous n'ayons pas terminé il semble important de multiplier les analyses de répartition spatiale sur une micro ou macro échelle. Cette méthode de réflexion peut permettre de mettre en place un schéma d 'étude qui pourrait s' appliquer même e n l'absence d ' un ou deux éléments. Plusieurs points concernant l'outillage reste à développer: • Acquérir une meilleur vision chronologique pour la période romaine. Cela peut se faire en étudi ant notamment les quelques camps du limes bien datés qui ont livré de l' outillage. • Caracté riser l'outillage d ' arti sans en étudiant des ensembles clos (Guillaumet 1983, • Schaeffer 1927). Les dépôts sont de ce poi nt de vu une source importante qu 'i l conviendrait d'exploiter plus systématiquement. Un autre intérêt pour l' outill age sera it de s' intéresser aux différences régionales qui peuvent exister pour la période romaine. Les faux sont elles du même type en Narbonnaise qu ' en Dacie. Dans le même esprit il serait intéressant de constater si les différences qu 'il existe entre un même type d'outil sont liées à une façon d 'exploiter, à une coutume régionale, ou à un type de culture. Tous ces points sont autant de pistes qu'il serait souhaitable d'exploiter pour nous et pour les futurs chercheurs ou étudiants. 66 67 BffiLIOGRAPHIE Cette bibliographie présente les ouvrages utiles pour 1'étude de 1'outillage romain que nous avons consulté. 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